Effaroucher la grande faune sauvage, aux abords des routes, la nuit. C'est l'objectif d'une expérimentation lancée en Ariège pour faire baisser le nombre de collisions entre véhicules et animaux.
Sangliers, chevreuils et grands cervidés... Aux dires du directeur de la Fédération départementale des chasseurs de l'Ariège, des dizaines de milliers d'animaux vagabondent sur ce territoire. Ce qui multiplie le risque de "mauvaise rencontre" sur la route. Sur la commune du Mas-d'Azil par exemple, il existe une ligne droite, où il y a "beaucoup de collisions, tous les ans, avec pas mal de lièvres, quelques chevreuils", raconte Roland Gaychet. Le président de la Société de chasse du secteur évoque même "trois gros cerfs tués par des voitures", à la saison du brame, l'année passée.
Pour tenter d'enrayer ce fléau et renforcer la sécurité des automobilistes, le département de l'Ariège a décidé d'expérimenter un dispositif d'effarouchement de la faune sauvage aux abords de certaines routes.
Dissuader les animaux de traverser
Depuis quelques semaines, deux portions de routes accidentogènes ont vu fleurir des piquets sur leurs bordures. "C'est un simple piquet de clôture équipé d'un réflecteur. Avec les phares la nuit, ça fait comme un petit éclair quand les voitures passent… Et c'est censé effrayer le gibier", explique Roland Gaychet, qui a participé à la mise en place du dispositif. "Comme les piquets sont installés tous les 20m, en quinconce, ça fait comme une barrière."
La lumière ainsi réfléchie doit dissuader les animaux de traverser, et inciter les automobilistes à ralentir. L'expérimentation menée de concert par le Conseil départemental et la Fédération des chasseurs ariégeois va durer six semaines. Dans un premier temps.
La réaction des animaux observée aux jumelles thermiques
À la nuit tombée, des observations ont été mises en place. Des caméras thermiques ont été installées pour observer les réactions de la faune sauvage. Entre le chevreuil et le renard, "chaque espèce peut réagir différemment", indique Jean Guichou, le directeur de la Fédération départementale des chasseurs de l'Ariège.
Mais les premières observations iraient dans le bon sens, selon Roland Gaychet du Mas-d'Azil. "Les animaux voient ce petit éclair, et ils reculent. Et en même temps, les automobilistes ont tendance à ralentir."
Ce premier test du dispositif d'effarouchement est prévu sur six semaines, notamment sur cette période du brame du cerf. Ensuite, l'expérience sera suspendue. "Il ne faut pas que le gibier s'habitue". Puis reviendra sur d'autres périodes durant l'année. Expérimenté avec succès dans d'autres régions, le dispositif pourrait être étendu à d'autres routes ariégeoises s'il s'avère concluant.