Des chaînes pixélisées, d'autres carrément inaccessibles : depuis 3 mois, les habitants du village de Saint-Lizier, dans l'Ariège, n'ont plus accès à certains canaux télévisés retransmis par la TNT (Télévision Numérique Terrestre). Toutes les chaînes du service public sont notamment inaccessibles.
Daniel Bardies ne décolère pas. Ce retraité, fidèle téléspectateur des informations régionales, se sent totalement lésé. "Je sais que ça n'a rien à voir, mais nous payons tout de même la redevance. L'information est un droit !", tempête-t-il face à son téléviseur.
Rien à faire : impossible de capter France 3, comme toutes les autres chaînes publiques. Ce matin-là, la réception de TF1 et d'autres chaînes privées est aussi de très mauvaise qualité. A peine regardable. Pour lui, le coupable est tout désigné :
un technicien est venu vérifier mon antenne râteau, tout va bien de ce côté. C'est l'émetteur, sur les hauteurs de Saint-Girons, qui a un problème.
Même punition pour les résidents de la maison de retraite du village. Finis les feuilletons, les jeux, et les journaux télévisés auxquels les pensionnaires sont très attachés. La directrice, Florence Le Bechec, a écrit au président de Conseil Départemental et à l'Agence Nationale des Fréquences pour tenter de faire bouger les choses. En vain, pour le moment.
Des téléspectateurs livrés à eux-mêmes
Désorientés, les télespectateurs mécontents se tournent vers la mairie. "Nous avons reçu des dizaines de coups de fil, en particulier sur le mois d'août. Il y a eu une petite accalmie et depuis huit jours, c'est reparti !", déplore Jean-Louis Rouzaud, le secrétaire de mairie."Depuis un mois, nous sommes en contact avec une personne du CSA (Conseil Supérieur de l'Audiovisuel) qui semble prendre notre problème au sérieux. Mais eux ne peuvent que faire remonter l'information, pas réparer directement l'émetteur".
Alors en attendant, les habitants prennent leur mal en patience. La maison de retraite a mis en place des animations supplémentaires pour occuper ses résidents.
Daniel Bardies, lui, est devenu un spécialiste des fréquences et continue de multiplier les coups de téléphone. Depuis quelques jours, il est en contact avec une personne de Bélesta, un autre village ariégeois à l'autre bout du département, où le problème semble être exactement le même !
Reportage vidéo :
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