En garde à vue depuis la découverte du corps de sa femme à Peyriac-de-Mer, dans l’Aude vendredi 24 juillet, un homme a avoué l'avoir poignardée. Laure K. avait 52 ans.
Leurs pages Facebook témoignent encore de leur histoire, de leurs voyages, des moments qu’ils ont partagés. Sur sa photo de profil à lui, ils apparaissent ensemble, souriants. Ils auraient fêté leurs 26 ans de mariage à la fin de l’année. Comment un tel drame a-t-il pu arriver ? L’enquête devra éclaircir ses circonstances, car pour l’heure des questions restent sans réponse.
Vendredi 24 juillet, une femme de 52 ans, Laure K., a été retrouvée morte à Peyriac-de-Mer, dans l’Aude. Peu après, son mari, Billy K., de nationalité américaine, était placé en garde à vue, après avoir été interpellé à l’aéroport de Toulouse.
C’est le père de la victime, elle-même originaire de l’Aude, qui a donné l’alerte, inquiet de ne pas voir arriver le couple qui aurait dû lui rendre visite à Carcassonne, avant son départ pour Jakarta, en Indonésie, où Laure et Billy K. étaient installés pour raisons professionnelles. Laure K. y enseignait le français, après avoir été en poste à Shanghai (Chine), au Caire (Egypte), et à Hawaï (Etats-Unis) notamment.
Interpellé dans la zone d'embarquement
A Peyriac-de-Mer, où le couple était en vacances dans sa résidence secondaire, la gendarmerie constate d’abord que les objets personnels de la victime sont toujours là. Les vérifications faites auprès de l’aéroport de Toulouse Blagnac permettront d’apprendre que le mari s’est embarqué seul sur un vol pour Jakarta et s’apprête à décoller, précise la procureure de la République de Narbonne, Marie-Agnès Joly, dans un communiqué.
Aussitôt contactée par la gendarmerie, la police de l’air et des frontières interpelle Billy K. en fin de matinée alors qu’il se trouve dans la zone d’embarquement.
En parallèle, les gendarmes de l’Aude et la Section de Recherches de Montpellier découvrent le corps de Laure K., dissimulé dans une bouche d’évacuation d’eau de pluie, sur la voie publique à 150 m de la résidence conjugale.
Deux coups de couteau
Au cours de sa garde à vue, qui a été prolongée ce samedi soir, Billy K. a reconnu avoir tué son épouse, indiquant lui avoir porté deux coups de couteau. Les raisons de son geste sont encore inconnues.
Compte tenu du lieu de vie habituel du couple, en Indonésie, l’homme est inconnu des services d’enquête et des autorités judiciaires françaises, notamment pour violences conjugales, fait savoir Marie-Agnès Joly, ajoutant qu’une information criminelle va être ouverte.
40e féminicide depuis le début de l'année
Laure K. laisse derrière elle un fils. Depuis l'annonce du drame, les réactions se multiplient sur les réseaux sociaux pour rendre hommage à une personne douce, souriante, pleine d'énergie. "Nous ne connaissons pas encore tous les faits, mais nous n'avons jamais eu de signal d'alarme de la part de Laure, quant à des actes violents contre elle de la part de son mari", a écrit son frère sur sa page Facebook. "Je n'ai pas de mots pour qualifier ce que nous ressentons tous en ce moments", ajoute-t-il.
Avant ce drame, l’AFP recensait déjà 39 féminicides présumés depuis le début de l’année. En 2019, au moins 126 femmes ont été tuées par leur compagnon ou ex-compagnon, soit une femme tous les trois jours en moyenne. Selon le décompte du collectif féministe "Nous toutes", il s'agirait même du 54e féminicide.
Vendredi 24 juillet, à Peyriac-de-Mer (11), Laure (52 ans) a été tuée par son conjoint.
— #NousToutes (@NousToutesOrg) July 26, 2020
C’est le 54ème féminicide depuis le début de l’année. @EmmanuelMacron les féminicides ne sont pas en congé d’été.
Source: @feminicidesfr https://t.co/YPkpwhgZpp#NeLesOublionsPas pic.twitter.com/mIZygTCLEG