Troisième et dernier jour du procès de Laurent Lefèvre ce lundi. Après avoir nié être l'auteur du crime perpétré en janvier 2017 à Bize Minervois, l'homme a reconnu les faits, à l'ouverture de son procès, la semaine dernière.
Troisième et dernier jour du procès de Laurent Lefèvre devant la cour d'assises de l’Aude à Carcassonne. Dès l'ouverture des débats, l'homme qui avait nié les faits pendant quatre ans, a fini par reconnaître être l'auteur du meurtre de Cécile Laronde.
Massacrée à coups de pierre, cette femme de 42 ans avait été retrouvée morte en contrebas d’une route le 4 janvier 2017 à Bize Minervois. C'est un joggeur qui avait découvert le corps sans vie le 4 janvier 2017, vers 10 heures du matin.
Défigurée
La victime avait été retrouvée sans chaussures, collants déchirés, habillée avec des vêtements légers et surtout complétement défigurée, son visage massacré à coups de pierre. Son corps portait d'autres traces de coups tendant à prouver qu'elle avait tenté de se défendre. L'agonie de Cécile Laronde aurait duré entre 12 et 24 heures.
Entendu par visio-conférence, le docteur Philippe Cathala, médecin légiste a - dans son rapport - relevé plusieurs plaies sur le crâne et la face, causées par un objet contondant.
Toute la chair était décollée sur une partie du visage, comme si on avait enlevé un masque. Les coups ont rendu la victime méconnaissable.
Quelques jours après la découverte du corps de Cécile Laronde, les gendarmes avaient interpellé un suspect âgé de 31 ans à l'époque et domicilié à La Caunette dans l’Hérault.
Confondu par son ADN
Selon des témoins, Laurent Lefèvre a été la dernière personne à avoir vu la victime le 1er janvier. Son téléphone portable a borné à Bize-Minervois à trois reprises, entre le 1er et le 2 janvier. Des traces de son ADN ont été retrouvées sur le volant de la voiture de la victime et sur un mégot de cigarette récupéré sur les lieux du crime.
Pourquoi ?
Lors de son arrestation en janvier 2017, le trentenaire a contesté sa culpabilité. Attitude qu'il a conservée pendant les 4 ans et demi de sa détention provisoire à Béziers. Initialement mis en examen pour "meurtre" et "tentative de viol", il a fini par avouer les faits à l'ouverture de son procès, jeudi 9 septembre, devant les assises de l'Aude à Carcassonne.
J’ai menti mais je ne sais pas ce qui s’est passé réellement, je n’ai pas pensé à mes actes. Ma mémoire est revenue petit à petit.
Le procès de Laurent Lefevre a donc commencé jeudi par les aveux de l’accusé mais, quand il est invité a s’exprimer sur ses actes, Laurent Lefevre peine à donner des explications satisfaisantes. Il ne sait pas pourquoi il a tué Cecile Laronde le 1er janvier 2017 et ne peut pas expliquer non plus pourquoi il est revenu à trois reprises auprès de la quadragénaire qui agonisait le long d’une route entre Moutouliers et Bize Minervois.
Mémoire sélective
Laurent Lefevre prétend avoir oublié ses actes et ne s’en être souvenu que récemment, à la faveur d’un travail en prison avec un psychologue. Mais la reconstruction de ses souvenirs semble lente, incomplète, sélective diront certains. Laurent Lefevre n’a pu ainsi livrer aucun détail sur les derniers instants de Cécile Laronde, comme l’avocate de la famille l’y invitait pourtant. Aveux qui auraient pu soulager les proches de la victime.
20 ans requis
Un seul petit pas réalisé par l’accusé en direction de la famille de la victime : à l’issue de son audition, Laurent Lefevre a demandé pardon du bout des lèvres. L'avocate générale a requis 20 ans de réclusion criminelle assortie d'une période de sûreté des deux tiers, avec un suivi socio-judiciare de 7 ans.
Au terme de 5 heures de délibéré, la cour a suivi à la lettre les réquisitions. Laurant Lefèvre est déclaré coupable et condamné à 20 ans de réclusion criminelle assortis d'une période de sûreté des deux tiers et à 7 ans de suivi socio-judiciare. Il a dix jours pour faire appel