Plusieurs plaintes ont été déposées après la rixe monstre du dimanche 19 février à Carcassonne, entre une centaine de supporters de l'OM et une quarantaine de militaires du 3ème RPIMa. Bilan : quelques blessés légers et le mobilier des cafetiers de la place Carnot dégradé. Mais il n'y a pas eu d'interpellation. Voici ce que l'on sait de source policière.
Dimanche 19 février, sur la route du match opposant leur équipe à celle de Toulouse, des supporters de l'OM avaient décidé de s'arrêter pour se désaltérer en terrasse sur la place Carnot, à Carcassonne (Aude). Quelques verres plus tard, les Marseillais croisaient quatre militaires du 3ème RPIMa de la ville. L'un arborait un maillot du PSG, s'en suivaient des réflexions et échanges verbaux qui viraient à l'invective, avant de dégénérer en bagarre générale.
Car face à la centaine de fans de foot, les militaires bénéficiaient rapidement du soutien d'une quarantaine de camarades de leur régiment, dont les bâtiment jouxtent la place Carnot.
Tables et parasols volants
Les parasols, tables et chaises servaient de projectiles à cette rixe géante. Résultat : quelques blessés légers mais pas d'hospitalisation. Les policiers nationaux et municipaux, une douzaine en tout, n'ont interpellé personne. David Leyraud, le secrétaire régional du syndicat Alliance Police Nationale, explique :
Le but était de ramener le calme le plus vite possible et nous y sommes arrivés. Dès que les avertisseurs sonores ont été activés, chacun est parti de son côté. Personne, parmi les militaires comme chez les supporters, n'avait envie d'avoir affaire à nous. Après, il y a beaucoup de témoins, donc beaucoup de versions divergentes des faits.
David Leyraud, secrétaire régional du syndicat Alliance Police Nationale
Le bus des supporters escorté jusqu'à l'autoroute
Les supporters de l'OM ont tout de même été reconduits jusqu'à leur bus, qui a été encadré jusqu'au péage d'autoroute afin de s'assurer de son départ pour Toulouse. Plusieurs plaintes de militaires et de cafetiers ont été déposées, mais aucune émanant des Marseillais.
Sur les réseaux sociaux, cette bagarre monstre a fait l'objet de passes d'armes et de tentatives de récupération entre extrême-droite, antifas et soutiens des supporters de Marseille, avec une lecture des faits parfois sujette à caution.
Les réseaux sociaux s'emballent
L'ex-candidat aux législatives se présentant comme porte-parole de la "jeune garde antifasciste" Raphaël Arnault a ainsi assimilé les militaires à des milices racistes sur Twitter : "Hier à Carcassonne des paramilitaires ont attaqué avec des armes (matraques télescopiques, gazeuses…) des supporters marseillais (réputés pour être antiracistes). D’après plusieurs compte-rendu, les racistes ont fini par détaler dans l’autre sens".
De son côté, toujours sur Twitter, le député Rassemblement National de l'Aude Christophe Barthès a stigmatisé l'inaction de l'Etat : "Des affrontements au beau milieu des familles un dimanche après-midi à Carcassonne. L’Etat a laissé l’insécurité s’installer dans notre pays mais doit maintenant agir avec fermeté !"
Plusieurs vidéos non authentifiées circulent et sont abondamment relayées sur Internet. L'enquête se poursuit sur place à Carcassonne.