Véronique Gardair est enseignante documentaliste au lycée Jacques Ruffié de Limoux dans l'Aude. Elle a en charge le centre de documentation et d’information. Dynamique, souriante, la "Prof-doc" est attentive à tout et à tous. Le premier rayonnement c’est ce lieu qu’elle construit, telle une œuvre, depuis plus de 15 ans : le CDI. Le documentaire "Sans mouvement pas de lumière" nous y emmène en immersion.
Documentaire "Sans mouvement, pas de lumière". Un film écrit par Laurence Kirsch & Juliette Bourgoin à voir le jeudi 7 mars 2024 à 22h50, réalisé par Laurence Kirsch. Une coproduction France 3 Occitanie et Les Films du sud
Des élèves, entourés d’une professeur, sont à la recherche d’objets, un peu à la manière d'une quête au trésor, lorsqu’un plan se fixe sur la carte du monde et sur le buste de voltaire. Belle entrée en matière. Nous sommes au centre de documentation et d’information (CDI) du lycée Jacques Ruffié de Limoux, dans la Haute-Vallée de l’Aude.
Un peu comme un "chez soi"
Véronique entre dans le CDI "C’est chez toi ici" dit-elle en riant s’adressant à Jenny, une jeune élève qui, le nez plongé dans son ordinateur, travaille assise par terre, des feuilles étalées dans tous les sens, "à l’adolescente". (Rires !). "Je n’avais pas compris en fait que quand on construisait le CDI on concevait ta chambre". "Je suis interne madame, c'est pour compenser le manque de chez soi", répond l’élève d'une façon théâtrale. "Après, je n’interdis pas les gens de venir". "Ah, ils peuvent rentrer dans ta chambre ?" répond Véronique amusée "tu es trop gentille". Véronique se lève "Eh bien, je te laisse travailler, je suis ravie que tu es un chez toi, ici".
Véronique Gardair est enseignante documentaliste au lycée Jacques Ruffié de Limoux. Elle a en charge le CDI. Entre 20 et 77 personnes peuvent occuper cet espace de 100m2 et y pratiquer des activités variées. Dynamique, souriante, la « Prof-doc » est attentive à tout et à tous. Dans ce lieu, les élèves se sentent bien. Véronique les encourage à s’exprimer, à partager et à être eux-mêmes. Le CDI c'est un peu comme un chez soi ! "C’est une tanière toute douce où on est tranquille et en sécurité" exprime une élève.
C’est une maison au lycée (…) un endroit où l’on peut trouver à peu près tout.
Une lycéenne
Et vous ? Demande Jenny à Véronique : "Est-ce que vous vous sentez chez vous ?" "Alors c’est très étonnant car moi, je me sens chez vous" (rires !)
Un cocon de lumière, ouvert sur le monde
Véronique a fait de ce lieu, un havre de savoir, de bienveillance et de liberté. Des projets, nombreux, comme l’idée de start-up, d’émission radio, incitent les élèves à être acteurs à part entière de leurs apprentissages. Ces projets peuvent aussi déclencher des vocations exprime l'une des élèves qui explique vouloir s’orienter vers la communication, alors que son 1er choix était de se diriger vers le secteur des armées.
C’est plus qu’un CDI, c’est une cour des miracles des érudits, une niche de tous les savoirs, de toutes les disciplines, un cocon de lumière.
Magyd Cherfi, écrivain
"Sans mouvement, pas de lumière"
La réalisatrice, Laurence Kirsh est en résidence d'artiste dans ce lycée lorsqu’elle est invitée par l'enseignante documentaliste. À ce moment-là, elle travaille sur un de ces précédents films "Emma", le portrait d’une adolescente. C’est alors qu’elle installe son petit studio de montage au CDI pour deux mois. Une immersion qui lui permet de mieux rencontrer les lycéens et de faire connaissance avec Véronique dans ce lieu qu’elle construit, telle une œuvre, depuis plus de 15 ans, encourageant la jeunesse et remplissant de richesses le moindre espace qu’elle rencontre.
Laurence Kirsh l'exprime : Au CDI c’est le mouvement qui déclenche la lumière, au sens propre comme au figuré.
C’est lorsque les lycéens entrent dans le CDI que les lumières s’allument.
Laurence Kirsh
Ce film nous emmène en immersion au plus près de Véronique, de son œuvre et de sa philosophie, entourée des lycéens qui gravitent, "font des allers et retours, reviennent au CDI prendre une grande inspiration pour repartir dans leur vallée, du désir plein les poumons".