Procès du féminicide de Limoux : le compagnon de la victime accusé de meurtre aggravé devant les Assises de l'Aude

La cour d'assises de l'Aude va juger à partir de jeudi à Carcassonne, un homme de 35 ans, accusé d'homicide sur sa conjointe, Candice Monin, en présence de leur bébé de 21 mois, dans un contexte d'alcoolisme et de misère sociale. Le drame s'est produit en janvier 2018 à Limoux.

Le 30 janvier 2018 au soir, dans le quartier Saint-Antoine à Limoux, Nicolas Havez appelle les secours, les informant que sa compagne de 43 ans est décédée. L'autopsie révèlera de "multiples ecchymoses, tuméfactions, abrasions" au visage, au niveau de la zone cervicale, sur le tronc ainsi que sur les membres supérieurs et inférieurs de Candice Monin.

Une expertise supplémentaire établit que la victime, qui souffrait par ailleurs d'insuffisance respiratoire, "a été étranglée", affirme à l'AFP l'un des avocats des parties civiles, Me Henri Labi.

Le drame de la misère, de l'alcool et de la violence conjugale

L'accusé, alcoolisé au moment des faits, 2g d'alcool dans le sang et qui avait fait l'objet de condamnations en 2013 pour conduite sous l'emprise de stupéfiants et pour violences en réunion, est immédiatement placé en garde à vue. 

Lorsqu'il est entendu par les enquêteurs sur le déroulement de la soirée, il indique que le ton est monté à l'occasion d'une simple dispute et reconnaît lui avoir mis une gifle.

Me Sébastien Leguay, avocat des deux enfants aînés de la victime, nés d'une précédente union.


"Elle était en train de se changer quand il l'a tué. C'est une scène impitoyable", affirme Me Labi.

Un féminicide en présence d'un nourrisson

Selon l'avocat des parents de la victime, Nicolas Havez avait entraîné sa compagne, avec qui il avait un garçon de 21 mois qui se trouvait dans l'appartement au moment des faits, dans une spirale de "clochardisation", sur fond de consommation d'alcool et de stupéfiants.

"Ils étaient ensemble depuis quatre ou cinq ans, et aucun des deux ne travaillait", raconte Agnès Monin, la soeur aînée de la victime, chez qui l'enfant a été placé.
Selon elle, sa soeur n'avait jamais fait ouvertement part de violences à son encontre de la part de Nicolas Havez, mais "les voisins entendaient souvent crier" l'homme. Ils indiquent avoir appelé les gendarmes entre 20 et 30 fois depuis trois ans et disent avoir entendu des cris à plusieurs reprises, parfois entre 23h et 6h du matin. Notamment, le soir du drame, "un gros boum" puis plus rien jusqu'à l'arrivée des secours.

Le procès d'Assises qui se tient à Carcassonne doit durer deux jours.
 
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