Au total, 200.000 candidats, originaires de 140 pays, ont postulé pour la mission Mars-One. Elle prévoit d'installer, en 2025, la première colonie humaine sur Mars, la cousine de la Terre. En France, il y a 22 sélectionnés, dont Christine Cadren, 46 ans, coiffeuse dans l'Aude.
Le projet Mars-One a tout de suite séduit cette mère de famille de Narbonne. Même s'il s'agit d'une expérience extraterrestre un peu folle et surtout un voyage sans retour.
"Au début, mes enfants de 17 et 24 ans se sont posés des questions à propos de ma candidature. Ils ne comprenaient pas. Mais au fur et à mesure qu’on en parle, ils se mettent à m’encourager. Ils respecteront ma décision", explique Christine Cadren."C'est l'opportunité de recommencer tout à zéro, de créer un nouveau monde sain. Respecter l'environnement par exemple", estime Christine Cadren."Au début, mes enfants de 17 et 24 ans se sont posés des questions à propos de ma candidature. Ils ne comprenaient pas. Mais au fur et à mesure qu’on en parle, ils se mettent à m’encourager. Ils respecteront ma décision", explique Christine Cadren.

La société Mars-One compte envoyer sur Mars la première colonie humaine en 2025. Plus de 200.000 personnes ont postulé pour participer à ce voyage qui ne propose qu'un aller simple. Mais seuls 1.058 candidats ont été retenus, a indiqué le 30 décembre la compagnie néerlandaise dans un communiqué (en anglais). Vingt-deux Français figurent dans la présélection de cette mission, qui devrait se concrétiser dès 2016, avec l'arrivée du matériel et construction du campement. Le trajet de ces nouveaux explorateurs vers la planète rouge devrait durer quatre ans avec les technologies actuelles de propulsion, selon Slate.
La candidature de Christine Cadren
Comme 1.057 autres personnes, Christine est passée au second round des sélections au projet Mars-One.Les responsables du projet publient une série de portraits des candidats francophones en lice pour atteindre le troisième round des sélections. Elles permettront de déterminer quels seront les 4 humains qui partiront définitivement s’installer sur Mars en 2025.
- Présente-toi en quelques lignes.
Je m’appelle Christine, j’ai 46 ans et je suis artisan coiffeuse dans un petit village de l’Aude.
Passionnée par les tortues, j’aime également la nature et la lecture (Aragon), j’écoute Patrick Bruel et Francis Cabrel.
- Qu’est-ce que ce projet représente pour toi ?
Ce projet représente pour moi la quête d’un monde meilleur. L’idée de s’exiler en petit groupe de colons pour fonder une nouvelle communauté a tout de suite suscité mon intérêt.
C’est pour moi l’opportunité d’être à l’origine d’une expérience inédite qui permettra de retrouver des valeurs humaines telles que le respect, l’échange de culture et la solidarité.
Cela permet de se projeter dans l’avenir avec optimisme et d’envisager de nouvelles expériences pour les années qu’ils me restent à vivre.
- Pourquoi vouloir partir sur Mars, sachant que tu ne pourras jamais revenir ?
Ma démarche part d’une évidence : Tous les hommes sont mortels et on sait qu’on doit partir un jour. Par cette candidature, je m’offre l’opportunité de donner un sens différent à ma vie et cette expérience restera unique.
Etre dans les premières françaises sélectionnées me permettrait de laisser une trace de mon existence sur terre à mes descendants.
- Quels sont tes atouts pour cette mission ?
J’ai 46 ans, et je pense disposer d’une certaine expérience de la vie qui me sera utile pour cette mission. En effet, de nature battante, j’ai dû relever plusieurs défis au cours des années passées.
Les challenges me stimulent et j’aime la perspective de devoir bousculer mes certitudes et découvrir de nouvelles choses.
Par ailleurs, j’ai toujours su faire preuve d’autonomie mais parfois aussi de solidarité, traits de caractères qui sont à mes yeux essentiels pour ce projet.
- Comment imagines-tu la vie sur place ?
J’ai eu l’occasion de faire des recherches sur la planète Mars afin de me faire une idée de ce qui nous attend la bas. Cette planète présente une température moyenne de -20 ° le jour et de -60 à -80° la nuit. Cet environnement externe hostile nécessite la mise en place de petits habitats fermés (avec recyclage de l’air).
Je pense donc qu’une fois que notre quotidien sera établi (eau, air, nourriture), nous mènerons diverses explorations à l’extérieur afin d’obtenir des informations précieuses pour la suite de l’aventure. Découvrir cette planète en faisant partie d’un projet unique est très excitant, cela pousse ma curiosité à son plus haut degré.
La vie sur place, sera le résultat d’une longue préparation physique et mentale effectuée en amont, mais chaque nouvelle action réalisée sur cette planète sera une expérience innovante.
- Qu’est ce qui te manquera le plus de la Terre si tu es sélectionnée ?
Bien évidemment, si je suis sélectionnée, ce sont mes enfants et ma famille (ma sœur et mes nièces et même mon gendre !) qui me manqueront le plus.
- Si tu devais choisir trois objets à emmener sur Mars, lesquels seraient-ils ?
Partant du principe que tout ce qui est nécessaire et utile à la vie sur place nous sera fourni, j’ai choisi des objets représentant ce qui me tient à cœur :
- Un cadre photo me rappelant les bons moments de ma vie auprès de ma famille.
- Un livre sur l’histoire de l’humanité sur Terre ou un morceau roche terrestre témoin de notre vie passée.
- Pour le 3ème objet, j’envisagerai soit un bloc note avec stylo afin de tenir un carnet de bord soit quelques accessoires de coiffure (ciseaux, brosse) car après tout on peut aussi avoir besoin d’une coiffeuse sur Mars.
- Qu’à tu envie de répondre à ceux qui estiment que ce n’est qu’une utopie ?
Un rêve est une représentation plus ou moins idéale de notre désir. C’est notre curiosité qui permet d’explorer l’insolite et le méconnu. Je pense qu’une des meilleures sources de connaissance c’est l’expérience et l’expérimentation.
Et je me risque à citer un grand homme qui malheureusement ne verra cette étape de la conquête spatiale et pour qui l’utopie est devenu réalité : «That’s one small step for man, one giant leap for mankind» Neil Armstrong.