Dans l'Aude, un projet de parc photovoltaïque divise agriculteurs et écologistes

Dans la Piège, petite région située dans l'ouest du département de l'Aude, un projet d'agri-photovoltaïsme suscite l'opposition de nombreux riverains. S'il voit le jour, ce parc Total Energies serait le plus important du département. Les opposants s'inquiètent de son impact sur les paysages, l'environnement et son emprise sur des terres agricoles.

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La Piège est une petite région naturelle située dans l'ouest du département de l'Aude. La Piège mord également sur quelques communes du nord-est du département de l'Ariège. Un coin de collines situées entre les contreforts des Pyrénées.et la plaine du Lauragais. 

Pour Benjamin Flageolet qui vit à Belpech, le projet de Total Energies risque bientôt de défigurer les paysages de la Piège. 

"Toutes les collines qui sont au premier plan seraient couvertes de panneaux. Certaines avec des panneaux orientés vers le sud et d'autres avec des panneaux verticaux. Le paysage changerait radicalement ", constate Benjamin Flageolet, trésorier de l'association "Quels paysages pour la Piège ?"

Les communes concernées sont Belpech, Plaigne, Pécharic et Saint-Sernin. Le permis de construire annonce 29 hectares d'emprise au sol des panneaux. Il y est fait mention de 172 hectares clôturés. 

"Ce seul projet cela représente 50 %  de l'objectif de la Communauté de Communes à Horizon 2030. C'est 15 % de ce qui tourne déjà ou a été accepté par la Préfecture de l'Aude. Donc c'est quelque chose qui est énorme et qui nous parait disproportionné", confirme Philippe Maugein, adhérent de l'association "Quels paysages pour la Piège? ".

Trouver d'autres revenus pour les agriculteurs 

Les exploitants agricoles partenaires du projet assurent que les revenus du photovoltaïque leur permettront de poursuivre leurs activités sur des terres qui ne bénéficient plus d'aides européennes.

"On ne comprend pas pourquoi il y a des associations qui se montent contre ce projet. Etant donné que nous ne pouvons plus vivre d'agriculture ni d 'élevage. Je ne comprend pas", s'interroge Jean-Marc Cotxet, exploitant agricole.

Des espaces entre les panneaux permettraient de cultiver du blé tendre et des plantes aromatiques. 500 hectares de projets photovoltaïques sont en attente dans la seule Communauté de Communes de la Piège Lauragais Malepère. 

"Il faut qu'on arrive à trouver des règles du jeu là aussi, entre nous, pour aller sur des terres agricoles les moins productives avec une faible valeur agronomique, des terres en pente, qui ne sont pas irriguées...Bien évidemment, ne pas aller sur des terres qui sont très productives ", conclut André Viola Président (PS) de la Communauté de communes de la Piège-Lauragais-Malepère.  

Pour mieux faire accepter son projet, Total Energies annonce vouloir mettre en place bientôt des permanences dans les 4 mairies concernées.

Ecrit avec Eric Henry et Frédéric Guibal 

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