"Ô la belle vie" s’intéresse au majestueux viaduc de Millau. Depuis 2004, le plus haut pont autoroutier au monde, relie les grands causses et ses habitants. Sophie Jovillard nous emmène à leur rencontre.

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Depuis les corniches qui surplombent Millau, Sophie Jovillard retrouve Fabrice Zamuner, guide de randonnées et joyeux baroudeur. Ici c’est le Rajal del Gorp, un chaos rocheux. Le Rajal, en Occitan, signifie "ravin rocailleux", del Gorp : "du corbeau". C'est l’une de ces innombrables vallées sèches que l’on retrouve sur le Causse du Larzac. Et l'un des endroits où, à flanc de falaise, le paysage nous offre une vue exceptionnelle sur le viaduc. 

Le viaduc de Millau : une oeuvre monumentale

Il aura fallu 14 ans de préparation et trois années de construction pour qu'en décembre 2004, le viaduc de Millau s’impose enfin dans le paysage aveyronnais. Si l’ingénieur Michel Virlogeux et l’architecte anglais Lord Norman Foster ont remporté le projet, c’est la compagnie Eiffage qui s’est chargée de la construction. Encore aujourd’hui, elle s’occupe de son exploitation, avec près de cinquante personnes employées tous les jours pour veiller au bon fonctionnement de l'édifice. Aujourd'hui, le nombre de passage est évalué à 5 millions d’usagers par an.

Sophie nous emmène dans les entrailles du géant d’acier. Franck Lemouton, technicien de maintenance, connaît tous les recoins du viaduc. Toujours admiratif, il annonce les mensurations de la bête : "343 m de haut. 2460 mètres de long. 36 000 tonnes, soit 5100 éléphants d’Afrique". De sacrés références pour le plus haut pont autoroutier au monde. 

Avant 2004, les profondes gorges du Tarn, hautes falaises et ravins, séparaient les hommes vivants sur les grands causses. Chaque été, sur cette voie de circulation millénaire qui relie Paris à la Méditerranée, des heures de bouchons interminables paralysaient Millau. Le désenclavement du Massif central devenait une préoccupation majeure. Autant dire que l'arrivée du viaduc a changé la vie des habitants et habitantes de la région.

Le viaduc au quotidien

Eliane Regimbeau, céramiste au village de Peyre, était aux premières loges depuis son atelier, pour suivre l’incroyable chantier. Elle raconte à Sophie "ce qui a été impressionnant, c'est le jour où ils ont rejoint les deux tabliers. On se disait qu'ils n'allaient jamais y arriver".

Ailleurs, au village, une autre habitante confie  "pourtant on en a eu peur du viaduc. On a eu peur qu’il dégrade le paysage. Nous nous sommes battus contre sa construction". Ici, la peur que le viaduc enlaidisse le paysage avec ses tonnes de béton fut une préoccupation majeure.

Pourtant, aujourd’hui, l’édifice a boosté la fréquentation touristique et relancé l’économie. Chaque année, plus de 900 000 touristes viennent le découvrir. 

Il est beau. On dirait un bateau

L’été, le village ne désemplit pas. Et aujourd'hui, le viaduc a gagné l’admiration des habitantes et habitants de la région. 

Les gâteaux à la broche de Guylaine

Guylaine Alibert aussi, a bénéficié du succès du viaduc. Car, si ses gâteaux à la broche sont réputés par les gens du coin, elle régale également les nombreux touristes en visite à Millau. Ici, ses pâtisseries en forme de cône et cuits au tournebroche sont une institution. 

Sophie souhaite mettre la main à la pâte "C’est un gâteau un peu capricieux et fragile" confie Guylaine qui en prépare près de 300 par jour : "soit on le démoule trop tôt, il s’écrase. Et si on le démoule trop tard on n’arrive pas à le défaire".

Un savoir-faire et une tradition à Millau que notre pâtissière s’attache à perpétuer. 


"Ô la belle vie" : "Millau, un viaduc pour décor". A voir le dimanche 20 Mars 2022, à 12h55.

Emission présentée par Sophie Jovillard. Réalisé par Elodie Bonnes. Une coproduction France 3 Occitanie et Grand Angle productions. 

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