Coup dur pour le nord de l'Aveyron : le propriétaire chinois de la SAM, premier employeur privé du bassin de Decazeville, vient d'annoncer la suppression de 250 postes, sur les 412 que compte l'usine. En grève, les salariés bloquent l'usine.
La Société Aveyronnaise de Métallurgie (SAM) à Viviez près de Decazeville, est victime d'une baisse de commandes de son client unique : Renault. Spécialisée dans les carters moteurs en alliages de pointe, elle a connu d'abord des soucis de gestion, au début des années 2010, par manque d'investissements pour moderniser ses machines.
Le groupe industriel propriétaire de l'usine l'a mise en vente en 2016, et c'est le Tribunal de Commerce de Paris qui a choisi le repreneur.
Une baisse inexorable
Reprise par le groupe chinois Jinjiang en 2017 (avec des promesses d'investissements à la clef) elle a vu son carnet de commandes poursuivre sa baisse inexorablement, faute - pour les nouveaux dirigeants - de parvenir à diversifier leurs clients.La Direction a d'abord tenté de recourir à une modulation du temps de travail et au chômage partiel, solutions rejetées par une majorité du personnel.
Vendredi dernier, le DRH (Directeur des Ressources Humaines) du groupe avait averti par téléphone un représentant syndical CGT de ce projet de suppression de 250 emplois.
Dès lundi 23, le personnel s'est mis en grève, dans l'attente d'une confirmation annoncée pour ce mardi 24.
La Direction s'est refusée à énoncer clairement des chiffres pour le moment ; mais les salariés ont voté ce mardi après-midi en Assemblée Générale la poursuite de l'occupation et du blocage des accès de l'usine.
réagit Ghislaine Gistau, déléguée du personnel et secrétaire du syndicat CGT - SAM.250 salariés c'est plus de la moitié du personnel. Difficile de faire tourner l'entreprise dans ces conditions
Devant les propos du PDG M. Yun Xu et de son conseil, rejetant la faute sur le donneur d'ordres Renault ainsi qu'un responsable syndical CGT, la confiance semble rompue entre le personnel et les dirigeants de l'usine.
L'avenir du sous-traitant automobile paraît gravement s'assombrir : ce serait une véritable catastrophe industrielle et sociale pour le bassin d'emplois de Decazeville, déjà sinistré, et plus largement pour ce secteur d'activités en Aveyron.