La situation des salariés de l’entreprise Bosch à Rodez, dans l’Aveyron, semblait dans l'impasse. Ils ont finalement accepté la proposition de la direction contre la garantie de ne subir aucun licenciement contraint jusqu’en 2027. Déçus, les représentants syndicaux prennent acte du résultat du vote.
Les salariés de l’usine Bosch d’Onet-le-Château, près de Rodez (Aveyron), déploraient des discussions unilatérales et l’absence de négociations possibles avec leur direction, sourde à chacune de leurs propositions depuis des mois.
Il semblerait que les négociations de la semaine passée aient été plus fructueuses. Après consultation, les salariés ont finalement décidé d’accepter l’accord proposé par les dirigeants de Bosch. Cet accord a été accepté dans le but de garantir leurs emplois jusqu’en 2027. Pas de licenciements contraints d’ici là mais en contrepartie de cette promesse de la direction des efforts financiers pour chaque salarié.
Le directeur de Bosch France, Heiko Carrié, est venu en personne présenter la proposition aux représentants des salariés. Elle consiste en une diminution de trois points d’intéressement, c’est-à-dire environ 1000€ par salarié, ainsi qu’une diminution du fond du CSE de 400 000 à 500 000€. Les salaires ne doivent être ponctionnés que si les deux mesures précédentes s’avèrent insuffisantes. Au total, il s’agit de réaliser 7,5 millions d’euros d’économies pour préserver les emplois… temporairement.
Une majorité des salariés a voté pour l’accord
56% pour l’accord, 44% contre. Fin du bras de fer. Alors que l’effort financier demandé aux salariés est conséquent, une majorité a penché pour la sécurité de l’emploi jusqu’en 2027.
« La ligne rouge à ne pas dépasser, c'était les départs contraints. La majorité a penché en faveur du oui. Ils ont émis un avis favorable à la création d’un fonds de réserve» rapporte Pascal Raffanel, délégué syndical CFE-CGC chez Bosch Rodez.
Surprise voire déception des syndicats
Globalement, les représentants syndicaux ne s’attendaient pas à une majorité de "oui à l’accord" à l’issue de la consultation, dans la mesure où cet accord impacte négativement le pouvoir d’achat des salariés.
Du côté du syndicat CGT, « on prend acte du résultat de la consultation. Les salariés ont parlé. Nous aurions aimé que ce soit autrement mais nous respectons leur choix ».
Pascal Raffanel, du syndicat CFE-CGC, indique que "certaines demandes de la direction étaient injustes et inéquitables, comme le fait que l'intéressement salarial soit prélevé de la même manière sur les salaires les plus bas et c'est pour cela aussi que nous nous sommes battus". Pas d'autre option que d'accepter le vote de la majorité. Il souligne toutefois que « les salariés sont solidaires les uns envers les autres et cela est positif et rare dans le monde actuel ». Il indique également que « c’est un soulagement pour bon nombre de salariés qui avaient l’épée de Damoclès au-dessus de la tête ».
Enfin on démarre les négociations. Aucune proposition n’avait été retenue par la direction depuis le 5 mars ! »
Il ajoute qu’une certaine sécurité de l’emploi étant garantie jusqu’en 2027, il va être possible de se concentrer sur l’avenir du site : « On va pouvoir entrer dans la négociation concernant le projet industriel de manière plus sereine, sans le couperet des licenciements à échéance 2025. »
Une prochaine réunion est prévue le 7 octobre 2021, au cours de laquelle seront évoqués le bilan social et le volet industriel.