A Millau, une campagne inédite d'effarouchement d'oiseaux a démarré. En centre-ville des fusées crépitantes ont retenti hier soir. Un feu d’artifice pour la bonne cause. Faire fuir les choucas des tours, une espèce protégée. Des corvidés au plumage noir venus par milliers, qui à la tombée de la nuit envahissent la ville et causent de nombreux désagréments.
En journée seules leurs traces sont visibles : bancs publics, abri de bus, boite aux lettres, toiture et voiture... À la nuit tombée, les choucas des tours appelés aussi corneille des clochers, envahissent le centre-ville de Millau. Un désagrément dont se passeraient bien les habitants, comme l’explique Ronan Balard. Ce gérant de café à Millau a fait preuve d’ingéniosité et d’inventivité pour faire fuir le chouca, en vain.
"Pour les clients cela n’est pas agréable. Il faut nettoyer tous les matins. La mairie nettoie le sol et nous les tables. Tous les jours rebelote. J’ai essayé un effaroucheur classique et cela n’a pas marché".
Ronan Balard a même opté pour un laser de disc-jockey, "Cela les a fait fuir au début mais ils ont vite pris l’habitude", se désole-t-il.
La mairie en action
Pour tenter de faire fuir le corvidé au plumage noir, seul responsable de ces désagréments, la mairie a fait appel cette année à un artificier. Malgré les précédentes campagnes d'effarouchement, le chouca semble apprécier depuis plusieurs années déjà, les soirées millavoises.
"En 2009, nous avions déjà mené une opération avec un fauconnier qui a utilisé une Buse de Harris. Cela a duré quelque temps, et là ils sont à nouveau revenus, revenus en nombre", explique Nadine Tuffery, maire adjointe déléguée à la vie associative et au bien-être animal.
Des tirs d’artifice
Déjà 1000 individus ont été comptabilisés et pour limiter les dégâts en douceur, hors de question de faire n'importe quoi. Car le Chouca est une espèce protégée. Avec l'accord de la préfecture, un artificier a été appelé. Une mission pour le moins originale.
"C’est inédit", explique Alexandre Mouly, artificier. "C’est la première fois que l’on réalise ce genre de prestation à la demande d’une municipalité. On a réalisé des tirs d’artifice, à la tombée de la nuit. On va le faire sur une période d’une heure trente minutes tous les soirs, espacé de quinze minutes le temps que les oiseaux reviennent et on refait du bruit pour les faire repartir. Il faut qu’ils s’habituent à ne plus revenir ici".
Dans le ciel de Millau, tous les soirs, c’est un peu le feu d’artifice. Cette opération devrait être répétée jusqu'au 20 octobre avec l’espoir de ne plus croiser les terribles Choucas.