Leur magasin devrait fermer ses portes définitivement en mars 2020 : les salariés de l'enseigne d'ameublement Conforama bloquent l'entrée du site de Millau, samedi 19 octobre 2019. Afin de sensibiliser les clients.
Ils craignent de perdre leur emploi. Et le font savoir.
Une vingtaine de salariés du Conforama de Millau, dans le département de l'Aveyron, ont bloqué l'entrée du magasin, de 10 heures à midi, ce samedi 19 octobre 2019. Ils espèrent sensibiliser les clients à la fermeture programmée de l'enseigne.
"Le plus difficile, c'est le quotidien", explique Stéphanie Caylus, déléguée FO Conforama et secrétaire du CE (comité d'établissement). "On ne sait pas quand on va être licencié. Si on va être licencié ou s'il va y avoir un repreneur".
Le magasin d'ameublement fait en effet partie des 32 qui vont être fermés en 2020, en France. Un plan social annoncé en CCE (comité central d'entreprise) le 3 juillet 2019. 1 900 emplois seront supprimés.
Dans la région Occitanie, trois magasins sont concernés : ceux de Pamiers, en Ariège, de Montauban, dans le Tarn-et-Garonne et Millau.
Mardi 15 octobre, la direction de Conforama a proposé des indemnités "supralégales" (qui s'ajoutent au indemnités légales ou conventionnelles de licenciement) sous forme de forfaits: 1 000 euros entre zéro et 10 ans d'ancienneté, portés à 2 000 euros entre 10 et 20 ans et 2 500 euros au-delà. Les syndicats CGT, FO et CFE-CGC ont appelé à une grève illimitée nationale le soir même.
Gilles Guez, délégué CGT au niveau national, compare les sommes "ridicules" proposées par la direction aux montants habituellement pratiqués dans un plan social : "chez Carrefour, ils partent avec une indemnité supralégale de 2 mois de salaire par année d'ancienneté, et chez Castorama, où notre nouveau PDG Marc Ténart a été dirigeant, avec 1,6 mois par année d'ancienneté".
Jérôme Moussayan, délégué CGT, met en cause la gestion de Conforama, "l'achat de parts dans la société de vente en ligne Showroomprive.com pour 150 millions d'euros, revendues moitié prix six mois plus tard, le contrat avec la Ligue 1 de football pour 24 millions d'euros, l'organisation de fêtes à l'Olympia et à la Pyramide du Louvre pour les 50 ans du groupe pour 1,5 million d'euros..."
"Sans parler des malversations chez notre actionnaire Steinhoff, qui ne publie plus ses comptes depuis deux ans", renchérit Gilles Guez. Le groupe sud-africain avait annoncé la démission de son PDG en décembre 2017 et la découverte d'un "trou" de 6 milliards de dollars dans ses comptes.