L'abbatiale de Conques-en-Rouergue (Aveyron) est en travaux jusqu'au printemps prochain. Une restauration urgente pour remettre à neuf la toiture et la charpente. Les opérations sont dirigées par une architecte du patrimoine selon des règles drastiques.
Chaque année, 400 000 personnes poussent les portes de l'abbatiale Sainte-Foy de Conques, en Aveyron, classée au patrimoine de l'UNESCO.
En dix siècles d'existence, le nombre de visiteurs n'a cessé d'augmenter, tout comme celui des effets du temps, sur ses murs. Dans la partie la plus ancienne de l'abbatiale, le chevet de l'église, frère Damien fait le tour du propriétaire... et des dégâts.
"Quand on lève les yeux, on voit très bien les fissures du bâtiment. La charpente est au-dessus et l'eau s'est infiltrée par là. On a été obligé de colmater". Des problèmes comme celui-ci, le bâtiment en connaît trop.
Infiltrations d'eau, humidité, fissures...
Pour remédier à cela, des travaux sur la toiture ont été engagés au mois de mars. Ils doivent prendre fin au printemps prochain, pour préparer la nouvelle saison. Une architecte du patrimoine a été dépêchée sur place pour faire respecter un cahier des charges strict. Travailler sur un tel chantier demande un savoir-faire tout particulier. En plus, l'accent est mis des matériaux locaux.
"On est sur une lauze qui vient d'Aveyron, elle est extraite de la carrière de Pont de Grandfuel, précise Agathe de Maupeou, matériel en main. Les éléments ont été taillés spécifiquement pour ce chantier. Leur très grande dimension permet de pallier la faiblesse de pente des toitures qui fait que ce chantier est assez particulier et technique".
La comparaison avec Notre-Dame de Paris
Un budget d'un million a été débloqué pour accomplir ces travaux. Avec l'État et la région, le département de l'Aveyron a mis la main au portefeuille pour embellir l'une de ses vitrines touristiques. En parlant des réalisations en cours, Arnaud Viala, le Président du conseil départemental (divers droite), ose même la comparaison avec la restauration, en cours, de Notre-Dame à Paris. "On a exactement la même préoccupation, assure Arnaud Viala. C’est-à-dire : refaire à l'identique, avec les savoirs faire de l'époque, les matériaux de l'époque et avec une préoccupation pour la durabilité du chantier".
Le reportage de Nathalie Rougeau et Luc Tazelmati
Cette rénovation pourrait également compter, au moment où la commune de Conques-en-Rouergue et ses proches vallées candidatent pour être labellisées Grand Site de France.
Tous les propos ont été recueillis par Nathalie Rougeau et Luc Tazelmati