Les urgences des hôpitaux fermées à tour de rôle en zone rurale, un système qui génère des angoisses selon les soignants

C'est la 4ème fois cet été que le service des urgences de Decazeville dans l'Aveyron est régulé, c’est-à-dire que seul les urgences vitales sont admises. Les autres cas sont réorientés vers un autre hôpital ou un médecin traitant, faute de personnel.

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Saint-Affrique, Rodez et ce week-end Decazeville, tour à tour les services d'urgences de l'Aveyron se trouvent en situation dégradée. Cela n'a duré que 24h au total de vendredi à ce dimanche 9h, seules les urgences vitales ont été assurées.

Pour l'ARS c'est juste une régulation des urgences mais pour le personnel soignant c'est preuve d'un système mal en point qui génère des angoisses.

 "On a peur que cette régulation perdure, on se fait du souci pour le mois de septembre. Actuellement on prend des gens en intérim mas ce ne sont pas des titulaires. C’est que des médecins qui interviennent d’ailleurs" explique Sylvie Materkow, aide soignante à l'hôpital de Decazeville et secrétaire CGT Santé.

"On n’a pas l'impression de faire du bon boulot"

La fermeture partielle des services de santé en milieu rural engorge les gros centres hospitaliers et rajoute une charge de travail pour du personnel déjà débordé. "On n’a pas l'impression de faire du bon boulot parce qu'on a trop de patients à voir" détaille Franck Becker, urgentiste, délégué régional AMUF (Association des Médecins Urgentistes de France).

Pour Pascal Mazet, conseiller régional délégué aux formations sanitaires et sociales (PCF), le gouvernement favorise les hôpitaux privés depuis le passage de loi RIST. Celle-ci impose une régulation des salaires des intérimaires dans la fonction publique. Ils préfèrent alors travailler pour un salaire plus attractif, d'où le manque de personnel dans les hôpitaux en milieu rural. "En Aveyron il n’y a pas de service d’urgence privée et on détruit le service public." 

Un service des urgences dégradé, c'est aussi un territoire moins attractif pour les médecins traitant et toujours moins d'accès au soin de proximité dans les zones rurales. Et ce constat, les soignants veulent le combattre. 

Avec Sarah Marty et Luc Tazelmati. 

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