Le marginal qui avait agressé à coups de couteau et assassiné le chef de la police municipale de Rodez en septembre 2018 va comparaître ce lundi 11 janvier devant la Cour d’Assises de l’Aveyron. À la veille de l’ouverture du procès, nous avons rencontré chez elle Florence, l’épouse de Pascal Filoé.
Pascal Filoé était directeur de la Prévention et de la Sécurité Publique à la ville de Rodez et chef de la police municipale. Agressé au couteau par un marginal le 27 septembre 2018 devant la mairie, il avait succombé à ses blessures.
L’agresseur, Alexandre Dainotti, 39 ans au moment des faits, est connu des services de police pour posséder sans permis un chien de catégorie 1, un "American Staff". Son chien lui avait été retiré une semaine plus tôt.
Avec plusieurs condamnations pour violences au casier judiciaire, l’homme, d'origine belge, n'avait pas le droit de posséder ce chien de catégorie A.
Pascal Filoé avait 45 ans et était père de 3 enfants. Florence Filoé, attend le procès de l’agresseur de son mari depuis plus de deux ans.
Quel est votre état d’esprit ?
"Je ressens de l’appréhension et un peu de peur. Même si on n’a pas trop attendu, c’est un soulagement que ça arrive enfin."
Qu’attendez-vous de ces 5 jours d’audience ?
J’attends quelque chose de tout simple en tant que victime, juste un verdict équitable.
"Avec les enfants, on a besoin d’entendre une sentence pour faire notre deuil, besoin d’entendre que ce Monsieur est coupable. On sait qu’il est coupable, il ne nie rien mais on a besoin de l’entendre de l’autorité parce que tant que la sentence n’a pas été prononcée, il est encore innocent vis-à-vis de la loi."
Comment allez-vous après ce drame ?
"C’était très difficile. La violence de cette mort et tout ce qui a suivi. Les obsèques étaient organisées par l’Elysée. Tout nous a un peu échappé.
Après on a eu du mal à retomber les pieds sur terre, même les enfants."
J’ai eu l’impression que ce n’était pas arrivé, j’ai eu du mal à me dire qu’il avait été assassiné pour un chien, je n’arrive pas à comprendre qu’on puisse tuer quelqu’un pour un motif si futile.
Ce procès vous aidera-t-il à comprendre ce qu’il s’est passé ?
"Je pense que non, j’ai fait une croix dessus. On ne vit pas sur la même planète que ce Monsieur. J’attends une condamnation juste mais pas d’explication de ce Monsieur car il n’a pas de regret."
J’ai besoin de poser une partie de ma douleur au tribunal et repartir plus légère et plus sereine une fois qu’il aura été reconnu coupable.
L’entretien a été réalisé vendredi 8 janvier par Rouzane Avanissian et Luc Tazelmati.
Le verdict attendu vendredi
Le procès de l’ancien marginal de 41 ans s’ouvre ce lundi 11 janvier devant la Cour d’Assises de l’Aveyron, à Rodez. Le verdict est attendu vendredi prochain.
L’accusé encourt la peine maximale, la réclusion criminelle à perpétuité, pour l’assassinat de Pascal Filoé, tué de 9 coups de couteau le 27 septembre 2018 au centre-ville de Rodez.