Pour la première fois depuis 25 ans, une exposition sur ce mouvement artistique japonais né après-guerre est organisée en France.
Dans la salle temporaire du musée Soulages de Rodez, du jamais vu : trente-neuf oeuvres d'artistes japonais majeurs, dignes représentants de l'art Gutaï.
Prêtées par des musées japonais ou européens, ou sorties des cimaises de collectionneurs privés, elles témoignent de la flamboyance d'un art abstrait qui fit les beaux jours de l'après-guerre.
Reportage France 3 Quercy-Rouergue
En japonais, gu signifie l'instrument ; taï, le corps ; gutaï, c'est le corps qui investit la création. Un corps libre, sans entrave, sans carcan, qui s'autorise toutes les fantaisies pourvu qu'elles frappent le regard autant que l'esprit.
Les oeuvres sont souvent éphémères, comme en témoignent les photos présentées dans la première partie de l'exposition. D'autres faites d'acrylique, d'huile, de toile, de glu, ont traversé les années.
L'exposition est visible jusqu'au 4 novembre.
Pierre Soulages devrait venir la visiter cet été. C'est lui qui a voulu faire venir le Japon à Rodez.
Le mouvement gutaï est né en 1955 sous l'impulsion de l'artiste Yoshihara qui en publie le premier manifeste. Pendant 18 ans, entre 1955 et 1972, ce courant artistique japonais rassemble de très jeunes artistes qui multiplient ce qu'on appellera plus tard les performances : utilisation du feu pour marquer une surface, toiles transpercées de flèches, peinture au pied ou au corps... Le collectif expérimente, innove, influence. C'est le français Michel Tapié de Céleyran, dit Michel Tapié, qui le fit découvrir en France.