L'enquête publique sur le projet de transformateur électrique du Sud-Aveyron s'ouvre ce lundi. A Saint-Victor-et-Melvieu, le petit village où il doit être implanté, le projet suscite toujours l'opposition des habitants et de la municipalité. Un collectif appelle à un mois d'actions.
Sur les hauteurs de Saint-Victor-et-Melvieu, en Aveyron, les lignes à haute tension font partie du paysage depuis les années 1960. C'est à cette époque-là qu'on y a implanté un transformateur électrique de 225 000 volts pour alimenter les grandes villes d'Occitanie et les départements de l'Aveyron, du Tarn et de l'Hérault. Aujourd'hui, ce réseau ne suffit plus à traiter l'électricité fournie par les quelques 3 500 fournisseurs d'électricité disséminés sur ce territoire et RTE (Réseau de transport de l’électricité) souhaite installer un nouveau transformateur de 400 000 volts pour prendre le relais. Une enquête publique s'est ouverte ce lundi sur ce projet qui suscite la polémique depuis ces débuts, en 2009.
RTE met en avant sa mission de service public
Par la voix de Thibaud Chatry, responsable des projets en Occitanie, RTE met aujourd'hui en avant son rôle de service public : "on a une mission de service public qui est d'assurer l'équilibre entre l'offre et la demande d'électricité mais aussi l'alimentation sécurisée des territoires, donc on répond par ce poste électrique à une mission de service public". Il souligne également les efforts consentis par RTE pour faire accepter son projet. " Le projet a considérablement évolué entre le départ pour lequel un poste de 10 hectares avait été évoqué et qui a été réduit à 5 hectares en utilisant des technologies que normalement on utilise en ville. Nous avons aussi proposé d'encastrer le poste électrique dans le sol pour limiter l'impact visuel du projet pour les habitants les plus proches".Des habitants plus que jamais opposés à ce nouveau transformateur
Des arguments qui laissent de marbre une grande partie des habitants du village, vent debout contre le projet. Ils ont créé un collectif, "l'Amassada" et se battent depuis plusieurs années contre ce projet de transformateur et les centaines d'éoliennes qui l'accompagnent. Ils ont également décidé d'occuper les terrains pressentis pour l'implantation du transformateur. Une centaine d'entre eux les ont même acquis en indivision pour contrarier le projet.Ils appellent aujourd'hui à une série de manifestations pendant tout le temps que durera l'enquête publique, "mascarade démocratique" et préviennent les commissaires enquêteurs dans un communiqué : "ils ne seront pas les bienvenus et les portes de la mairie ne seront peut-être pas grandes ouvertes pour les accueillir".