Les membres l'association des victimes d'AZF écrivent une lettre à la Cour de Cassation pour demander à ce que le procès prévu à Paris soit délocalisé à Toulouse ou dans une ville proche.
Alors que le nouveau procès AZF doit avoir lieu à Paris, l'association des victimes endeuillées à écrit à une lettre à la cour de cassation pour demander de changer le lieu du procès. "À Toulouse ou dans la ville la plus proche".
L'association de familles endeuillées AZF a écrit vendredi à la Cour de cassation pour lui demander d'organiser le 3e procès de la catastrophe "sinon à Toulouse, dans la ville la plus rapprochée" plutôt qu'à Paris, où c'est prévu.
"Le déroulement du procès à Paris place notre association de victimes dans des circonstances des plus inconfortables : physiquement d'abord (âges avancés, handicaps), pécuniairement ensuite (hébergement, frais de bouche...)", explique une lettre ouverte au président de la Cour de Cassation et à l'avocat général. "De cette situation va résulter l'absence des familles endeuillées dans la plupart des audiences. En conséquence, un procès sans les victimes devient un procès formel, déshumanisé", ajoute l'association, déplorant une inégalité entre les parties puisque Total (...) va "bénéficier de l'absence des victimes dont il a si souvent déploré la présence".
Rappel des faits
Le 21 septembre 2001, une explosion ressentie à des dizaines de kilomètres à la ronde avait soufflé le complexe chimique AZF (AZote Fertilisants,filiale de la société Grande Paroisse, elle-même filiale du groupe Total) et dévasté les alentours. Le bilan avait été de 31 morts et 2.500 blessés.
En septembre 2012, la Cour d'appel de Toulouse avait condamné à trois ans de prison, dont un ferme, Serge Biechlin, ancien directeur d'AZF, et
à 225.000 euros d'amende Grande Paroisse, propriétaire du site, filiale de Total.
Mais en janvier dernier, la Cour de cassation a annulé cette condamnation et désigné la Cour d'appel de Paris pour organiser le nouveau procès. Il devrait avoir lieu début 2017. Après des déclarations de Mme Taubira fin septembre, des sinistrés, qui avaient interpellé la ministre en juin à ce sujet, se sont remis à espérer un procès dans leur ville. "Si la juridiction estime qu'elle peut traiter la procédure, elle peut traiter la procédure", avait déclaré la Garde des Sceaux, avant d'être démentie lors d'une rencontre de l'association au ministère de la Justice.
"Même s'il est souhaitable que le procès ait lieu à Toulouse, contrairement à ce que nous a déclaré publiquement Christiane Taubira, c'est impossible car une décision de la cour de cassation n'est pas susceptible de révision. Voilà ce que l'on nous a dit", a écrit l'association au lendemain de cette rencontre.