Il faut "arrêter avec la stratégie un bobard par jour", a déclaré vendredi, à Nîmes, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, en réponse aux déclarations de responsables de droite sur les migrants et Calais. Il était venu célébrer la 238e promotion d'élèves gardiens de la paix.
"On entend des choses qui sont quand même très étranges, par exemple que le problème de Calais serait réglé si on rétablissait le contrôle aux frontières", a souligné M. Cazeneuve, en marge d'une cérémonie à l'Ecole nationale de police de Nîmes.
Je tiens à indiquer à ceux qui racontent de telles sornettes que le contrôle aux frontières est rétabli en France depuis le 13 novembre (...) et depuis le 13 novembre nous avons arrêté aux frontières 40.000 migrants en situation irrégulière que nous avons fait réadmettre dans leur pays de provenance", a-t-il poursuivi.
"Je veux aussi leur dire que 80% de ceux qui se trouvent à Calais sont des étrangers qui relèvent du statut de réfugié et pas des migrants économiques irréguliers", a-t-il affirmé.
"A un moment donné, il faut, si on est dans le respect des Français, leur tenir un discours de vérité, arrêter avec la stratégie +un bobard par jour+ et essayer d'être dans un débat de qualité (...) mais je crois que certains ont une grande marge de progression", a taclé le ministre de l'Intérieur.
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En visite mercredi à Calais, Nicolas Sarkozy, candidat à la primaire de la droite, avait notamment affirmé que les accords du Touquet, sur la frontière entre le Royaume-Uni et la France, devaient "être renégociés" et que les Français n'avaient "pas vocation à être les douaniers des Anglais".
Une visite à l'école nationale de police de Nîmes
Il était 11h15, lorsque le ministre de l'Interieur est arrivé aux côtés du préfet du Gard devant un parterre d'élus. Bernard Cazeneuve a passé en revue et en fanfare, la 238ème promotion d'élèves de gardiens de la paix, incorporés en janvier dernier. 1.477 élèves, dont un tier à Nîmes.
Son discours a honoré leur engagement dans une période difficile.
Devant les officiels et les familles, il poursuit son allocution en précisant que 4.600 jeunes policiers sortent des écoles chaque année, contre 480 en 2012. Un tacle à peine voilé adressé à l'ancien gouvernement.