Une des deux boîtes noires de l'avion d'EgyptAir qui s'est abîmé en Méditerranée le 19 mai a été "récupérée", a annoncé jeudi la commission d'enquête égyptienne dans un communiqué.
"L'enregistreur de voix", qui concerne les conversations dans le cockpit de l'avion qui s'est abîmé en Méditerranée le 19 mai, "a été retrouvé en morceaux", selon le communiqué. Mais les enquêteurs ont pu "récupérer la partie qui contient la mémoire de l'appareil, et qui est la partie la plus importante de l'enregistreur", d'après le texte.
La découverte, essentielle, a été faite grâce au "John Lethbridge", un navire de la compagnie française Deep Ocean Search (DOS), basée à Maurice et spécialisée dans la recherche et la fouille des épaves à très grande profondeur, précise le texte.
Des débris de la carlingue de l'avion d'EgyptAir avaient été localisés sur "plusieurs sites", avait annoncé mercredi la commission d'enquête égyptienne,Les boîtes noires, indispensables pour comprendre un crash
Les "boîtes noires", qui enregistrent toutes les données d'un vol, y compris les conversations dans le cockpit, révèlent des informations cruciales et des axes d'enquêtes pour déterminer les causes d'un accident aérien.
Une des deux boîtes noires de l'A320 d'EgyptAir qui s'est abîmé en Méditerranée le 19 mai, celle qui enregistre les conversations des pilotes dans le cockpit, a été "récupérée".
Le délai pour exploiter les boîtes noires, appelées FDR (Flight Data Recorder) et CVR (Cockpit Voice Recorder), dépend avant tout de leur état.
L'enregistreur de voix, qui fonctionne comme un magnétophone, contient jusqu'à deux heures de conversation: voix du commandant de bord et du copilote, communications entre le cockpit, le chef de cabine et les hôtesses/stewards, mais aussi bruits d'ambiance dans l'avion.
L'autre boîte de l'appareil (FDR), l'enregistreur de données, relève seconde par seconde tous les paramètres sur une durée de 25 heures de vol: vitesse, altitude, augmentations de puissance des moteurs, inclinaisons, trajectoire, etc.
Grâce aux boîtes noires, près de 90% des accidents aériens peuvent être expliqués. D'un poids de sept à dix kilogrammes chacune, elles sont en fait orange avec des bandes blanches réfléchissantes, afin de les rendre plus visibles.
Elles sont équipées d'une balise qui se déclenche en cas d'immersion et émet un signal à ultrason toutes les secondes pendant une durée d'au moins 30 jours consécutifs, avec une portée de détection moyenne de 2 kilomètres.
Ces enregistreurs, introduits dans l'aviation à partir des années 1960, se trouvent à l'intérieur de boîtes métalliques renforcées, conçues pour résister à des chocs extrêmement violents, à des feux intenses et à de longues immersions en eau profonde, jusqu'à une profondeur de 6.000 mètres.
Celles du vol Air France AF447 Rio-Paris, disparu en mer le 1er juin 2009, avaient ainsi été récupérées au bout de 23 mois, immergées à 3.900 mètres de profondeur dans l'océan Atlantique, et leurs données avaient pu être intégralement exploitées.