Feria de Saint-Martin-de-Crau : Juan Leal s'impose à un toro de Gallon

Absent des arènes françaises depuis deux ans, l'Arlésien Juan Leal, est revenu ce dimanche 30 avril à Saint-Martin-de-Crau. Sans un échec à l'épée, il aurait été le seul matador de la feria à couper une oreille (et peut-être même deux). 

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Saint-Martin-de-Crau
Dimanche 30 avril, deuxième corrida de la feria
6 toros de Gallon Frères

Morenito de Aranda : silence et silence (un avis)
Juan Leal : applaudissements et silence (un avis)
Francisco José Espada : silence (un avis) et silence (un avis)

Temps gris et froid. Vent quelquefois gênant. Entrée : 1/2.

Pour des raisons techniques (hélas absolument pas indépendantes de la maladresse de l'auteur de ses lignes), nous ne sommes pas en mesure de vous montrer la vidéo de la faena de Juan Leal au deuxième Gallon de l'après-midi, Turronero n° 127.
Nous vous prions de nous en excuser et nous vous prions surtout de nous croire. Juan Leal a été formidable d'audace, d'autorité et de douceur. De torería en un mot.


Les frères Gallon avaient sélectionné six toros de belle prestance : lignes harmonieuses et cornes acérées. Mais seuls les deux premiers ont autorisé le déploiement de faena. Les quatre autres ont manqué soit de race soit de force, deux d'entre eux paraissant souffrir de problèmes de tendon.

Le public n'a pas le moins du monde réagi à la faena mesurée que Morenito de Aranda a donné à
Opulento n° 72, un bel exemplaire noir de 5 ans. L'impeccable série de naturelles venue en conclusion a été accueillie dans un silence de toundra. Pas un olé! Pas un applaudissement! On aurait entendu un aficionado bailler.

Le début de faena de Juan Leal, deux genoux en terre pleine piste, a fait courir un frisson sur les gradins. Une fois debout, l'Arlésien a aussitôt imposé sa tauromachie impérieuse et la musique a joué pour la première et dernière fois de l'après-midi. Fidèle à son style, Juan Leal est très vité "monté" sur le toro, ne lui laissant pas d'autre choix que de s'enrouler autour de sa silhouette strictement verticale, prenant visiblement du plaisir à laisser les cornes frôler la taleguilla avant de provoquer une nouvelle charge. 
Le public était embarqué comme le toro. Mais l'estocade ratée priva Juan Leal du moindre trophée.

Et la corrida s'arrêta là.






À la sortie des arènes, bon nombre de photographes, revisteros et aficionados chevronnés ne ménageaient pas Juan Leal, accusé d'étouffer  le toro, de vouloir épater la galerie, de prendre des risques inutiles. Voilà qui est plutôt rassurant : ce sont les mêmes critiques qui pleuvaient sur Sébastien Castella au début de sa carrière.




   

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