Les cerises de la région seraient-elles victimes d'une concurrence déloyale ? Les producteurs Gardois, notamment, ne sont plus autorisés à utiliser un insecticide contre la mouche susukii, alors que leurs concurrents étrangers peuvent le faire et importer leurs fruits en France. Ils sont en colère.
A Beaucaire, dans le Gard, la récolte 2018 est abondante : les arbres ploient sous le poids des fruits. La situation des producteurs est pourtant délicate. Depuis 3 ans, la France interdit l'emploi du diméthoate, un insecticide efficace contre la mouche susukii, redoutable parasite du cerisier. Mais les concurrents étrangers, notamment turcs, continuent d'utiliser ce produit phytosanitaire, et d'importer leurs cerises en France.
Des réglementations différentes
Les arboriculteurs français crient à la concurrence déloyale. Ils réclament une réglementation identique pour tous les produits vendus dans l'Hexagone. Laurent Ducurtil, producteur de cerises à Beaucaire, l'a dit à Laurent Beaumel et Joane Mériot.
Des nouveaux traitements qui se font attendre
Ce producteur veut bien respecter la loi, mais il ne comprend pas pourquoi les fruits importés n'y sont pas soumis. Car même si, en 2018, ses vergers n'ont pas été touchés par l'insecte parasite, les forts cumuls de pluie et l'absence de vent font toujours planer la menace d'une prolifération de la mouche susukii. Et ce, alors même que l'homologation de nouveaux produits de substitution au diméthoate tardent à venir et que les dérogations pour l'utilisation de pesticides sont arrivées très tard dans la saison.
L'offre de cerises françaises inférieure à la demande
Si les importations (10000 tonnes par an) sont nécessaires dans un pays comme la France qui ne produit pas assez de cerises pour son marché intérieur, la concurrence doit être soit saine, disent les arboriculteurs.
Drosophila Susukii, un redoutable parasite
Redoutée par les agriculteurs, la mouche susukii est arrivée en France en 2014, en provenance du Japon. Elle pond ses œufs dans les fruits rouges tels que les cerises, les framboises, les fraises, le raisin ou encore les tomates. Drosophila Susukii, de son nom scientifique, arrive souvent par nuées. L'une des méthodes de lutte efficace réside dans la pose de filets sur les vergers, mais elle est coûteuse en matériel et en main d'œuvre, et difficile à mettre en place.