Deux services du CHU de Nîmes dans le Gard ont mis en place une toute nouvelle technique qui permet de diviser par deux le nombre de soignants nécessaire à un retournement ventral pour les personnes hospitalisées et atteintes du coronavirus Covid-19.
En quelques jours, le CHU de Nîmes aurait reçu près de 11 000 demandes de la part de divers services hospitaliers pour sa dernière trouvaille : la technique de "décubitus ventral avec drap de glissement transversal". En somme, la procédure permet de diviser par deux le nombre de soignants nécessaire à un retournement ventral pour les personnes hospitalisées après avoir contracté le coronavirus Covid-19.
Nous avons reçu des demandes de partage de nombreux services en France mais aussi de Suisse et d'Allemagne", explique Fabrice Nouvel, ergothérapeute de la clinique du positionnement et de la mobilité du CHU.
Sa technique, élaborée avec les services de réanimation, permet de renverser plus facilement le patient sur le ventre, afin d'améliorer sa respiration : "La position ventrale augmente de 50 à 70 % l'oxygénation des alvéoles pulmonaires, via le respirateur", précise l'ergothérapeute.
Un drap "avec enduction en polyuréthane (une matière glissante, ndlr)" placé sous le patient permet de faciliter son transfert sur le ventre. Ainsi, "seuls" trois ou quatre soignants sont nécessaires à la manœuvre. Contre sept, sans le dispositif.
Plus important encore : "cette technique avec les draps permet de diviser par six le poids du patient", ajoute Fabrice Nouvel.
Des draps élaborés en Occitanie
Les équipes sont formées à cette technique depuis une semaine avec des retours très positifs, indique le CHU de Nîmes.
Depuis plusieurs jours, une vingtaine de lits du centre hospitalier sont équipés de ce système. Une vingtaine d'autres le seront dans les semaines à venir.
Ces draps et cette technique pourraient donc faciliter la tâche de nombreux services de réanimation en France. Et une partie du mérite reviendra à une société d'Occitanie. Pour cause, l'entreprise Alter Eco Santé, basée à Villeneuve-Tolosane, en périphérie de Toulouse, fabrique ces dispositifs.