Jean-Pierre Garrigues, président du Comité radicalement anticorrida (Crac Europe) et bête noire des aficionados, est décédé dans la nuit de samedi à dimanche à l'âge de 53 ans, ont annoncé des membres de l'association.
Jean-Pierre Garrigues, président du Comité radicalement anticorrida (Crac Europe) et bête noire des aficionados, est décédé dans la nuit de samedi à dimanche à l'âge de 53 ans, ont annoncé des membres de l'association.
"C'est avec une grande tristesse que nous vous faisons part du décès de notre Président et ami Jean-Pierre Garrigues", écrivent dimanche dans un communiqué trois membres de la direction du Crac Europe, une des principales associations luttant en France contre la mise à mort des taureaux dans les arènes avec l'Alliance anticorrida, basée à Nîmes, et la Fédération des luttes pour l'Abolition des corridas (Flac), basée à Agde (Hérault).
Jean-Pierre Garrigues, qui souffrait d'une tumeur au cerveau et résidait à Alès (Gard), avait annoncé la dissolution du Crac Europe en octobre 2017 avant que des soutiens ne souhaitent finalement continuer son combat au sein de l'association. Depuis le début des années 2000, Jean-Pierre Garrigues, mince silhouette, mèche en bataille et T-shirt noir barré de lettres dégoulinant de sang "Corrida La Honte", s'était fait connaître pour des déclarations et des actions-choc contre ce qu'il qualifiait de "barbarie".
Rodilhan symbole de la lutte
A la tête du Crac, il a notamment transformé Rodilhan, la petite localité gardoise de 2.500 habitants où il était enseignant, en symbole de la lutte entre pro et anticorridas. Le 8 octobre 2011, des dizaines d'activistes anticorridas s'étaient enchaînés au centre des arènes de cette commune de la périphérie nîmoise en déclenchant des fumigènes rouge sang, avant de scander des slogans le poing levé. Ils avaient été frappés alors qu'ils étaient au sol, entravés, et avaient été évacués avec brutalité par des aficionados.
Des peines allant jusqu'à six mois de prison ferme ont été prononcées le 14 avril 2016 par le tribunal correctionnel de Nîmes contre 17 aficionados, dont le maire Serge Reder, condamné à 1.500 euros d'amende et qui a fait appel. Jean-Pierre Garrigues, absent du procès pour raisons de santé, avait été condamné à quatre mois de prison avec sursis et 2.000 euros d'amende en tant qu'organisateur d'une manifestation non autorisée.
Né le 6 janvier 1964 à Nancy, Jean-Pierre Garrigues était arrivé dans le Gard, terre de corrida, à l'adolescence. Ingénieur agronome, il avait travaillé en Inde et en Afrique de l'Ouest, où il s'était spécialisé en écologie forestière tropicale avant de devenir enseignant à son retour en France. Ecologiste, séduit par les méthodes radicales de Greenpeace, M. Garrigues, végétarien dès l'enfance, était proche des organisations animalistes et avait adopté le véganisme.