Mars 2020, le maire sortant des Laurentais est réélu avec 100% des voix et pour cause : il a déclaré les bulletins de son adversaire nuls avant la clôture du scrutin. La liste adverse est pourtant arrivée en tête. Mais l'ancien maire reste en place. 3 mois plus tard, le tribunal annule l'élection.

Il n'y avait pas eu de second tour reporté à cause du confinement à Saint-Laurent-des-Arbres. Le maire sortant, Philippe Gamard, était alors crédité d'un score à la soviétique : 100% des suffrages au premier tour. Mais après l'annulation du scrutin, le 18 septembre dernier, par le tribunal administratif de Nîmes, c'est une délégation qui vient de s'installer dans la mairie du village pour gérer provisoirement les affaires courantes. En attendant que le préfet du Gard fixe une nouvelle date pour que les Laurentais retournent aux urnes.
Pas évident dans le contexte actuel de reprise de la pandémie. Notamment dans le Gard. Et alors que le report des élections départementales et régionales est déja évoqué dans la majorité pour l'ensemble du territoire français.

Retour sur une élection mouvementée et contestée

Ce 15 mars 2020, il y a deux candidats en lice pour cette petite commune et ses quelques 3.000 habitants située à l'est du Gard, entre Bagnols-sur-Cèze et Avignon. Le maire sortant, Philippe Gamard se re-présente.
Face à lui une seule liste, celle de Sylvie Barrieu-Vignal. C'est sur cette liste que le maire sortant pointe une irrégularité (la nationalité étrangère de deux colisitières n'est pas mentionnée) moins de 10 minutes avant la fermeture du bureau de vote. Dans la foulée, Philippe Gamard prononce l'annulation des bulletins de vote de son adversaire, et "récupère" ainsi 100% des suffrages alors qu'au terme du dépouillement, la liste de son adversaire l'a battu d'une courte tête (12 voix). 

 

Une élection retoquée par le tribunal administratif

Lorsqu'une des listes est entâchée d'irrégularités (Sylvie Barrieu n'a pas contesté son erreur) mais que la commission de propagande ne les a pas relevées, c'est au terme du dépouillement qui désigne le maire élu qu'une action peut être menée pour demander l'annulation des élections. Mais en tout état de cause, le candidat arrivé en tête prend ses fonctions jusqu'à ce qu'il y ait une décision de justice.

A Saint-Laurent-des-Arbres, ça ne s'est pas passé comme ça. Le maire sortant a été crédité de 100% des suffrages alors qu'il arrivait second et n'a pas cédé sa place. Et c'est son adversaire, arrivée en tête, qui a dû déposer un recours.

Pour le maire sortant, il faut s'en remetre aux faits et pas aux interprétations.

Le tribunal administratif de Nîmes annule l'élection ni pour fraude (ce qui avait été demandé par Madame Barrieu-Vignal), ni pour une quelconque décision inappropriée du président du bureau de vote.

Philippe Gamard, maire sortant de Saint-Laurent-des-Arbres.

Dans un communiqué, Philippe Gamard explique les raisons de cette annulation du scrutin par les motivations du tribunal administratif : "la mise à disposition des électeurs de ces bulletins erronés… a fait que l'expression du suffrage des électeurs (qui ont voté pour la liste de Madame Barrieu-Vignal) s'est trouvée privée de portée utile. Du fait de cette irrégularité, la sincérité du scrutin a été altérée".

Il précise par alleurs, "nous n'avons pas fait appel de la décision du tribunal car nous sommes persuadés qu'un nouveau vote est nécessaire
pour assurer au sein du conseil municipal la représentativité des diverses opinions et pour retrouver la sérénité dans le village".

En invalidant le scrutin de mars 2020 et en demandant au préfet de nommer une délégation remplaçant le maire en attendant de nouvelles élections, le tribunal administratif donne en grande partie raison à son adversaire. Depuis le 20 octobre, c'est effectif, une délégation de 3 membres fait office de maire à Saint-Laurent-des-Arbres pour expédier les affaires courantes.

Incertitude sur le nouveau scrutin

Reste à savoir si les Laurentais confirmeront leur premier choix. Et surtout quand les élections en question pourront avoir lieu et avec quelle campagne. Avec la pandémie, pas question de faire des réunions publiques ou du porte-à-porte. Au préfet du Gard de définir maintenant un nouveau calendrier.
Une décision peu aisée à prendre alors que la Covid19 "flambe" dans le Gard et que même au niveau national, c'est encore l'incertitude pour les élections départementales et régionales prévues en mars prochain. Le président LREM de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, a dit mercredi dernier souhaiter leur report, estimant qu’il sera impossible de faire campagne correctement en raison de l’épidémie. 
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