Depuis 2019, 11 familles dont avec 25 enfants squattent le 93-95 rue Pierre Semard. Des bâtiments voués à destruction imminente. Une quinzaine d'associations se mobilisent pour tenter de trouver une solution. Une manifestation est prévue le 5 février à 15h.
Cela fait 2 ans maintenant qu'Halima Mandoullaev et sa famille ont trouvé refuge dans ce logement réquisitionné illégalement. Mais, depuis leur arrivée, ils n'ont jamais investi complément les lieux.
" Dans la chambre, les valises sont faites. Tout est prêt pour partir au cas où ..." témoigne Halima Mandoulleëv, mère de famille. Prêt au cas où la police viendrait les déloger. Car, cette famille de 4 enfants est sans papier.
" Qu'est que je vais faire avec mes enfants ? Pour moi, c 'est da'ccord, si je suis vraiment expulsée, je reste dans la rue. Mais pas mes enfants à la rue..., " poursuit Halima.
Comme elle, 11 familles occupent illégalement ces bâtiments, laissés à l'abandon.
Najia Rabouli aussi, vit ici aussi. Son mari travaille et 5 enfants sont scolarisés. Aujourd'hui, elle se charge d'aider les autres squatteurs pour qu'ils obtiennent une régularisation.
Les gens ici sont des personnes de qualité. mais sans papier, on ne peut rien faire, on est coincé.
Najia Rabouli Présidente de l'association pour la promotion des travailleurs immigrants
" J'ai vidé la chambre de mon fils car vraiment j'ai eu peur que la police vienne et jette toutes nos affaires, " explique Najia Rabouli, présidente de l'association pour la promotion des travailleurs immigrants.
Expulsion imminente
Si ces familles se tiennent prêtes à partir, c'est parce le tribunal a prononcé leur expulsion. Les immeubles doivent être démolis prochainement, alors les associations caritatives s'activent et multiplient les démarches. Les demandes de titres de séjour déposées à la préfecture du Gard, en octobre, n'ont toujours pas reçu de réponse.
Ils ont tous les critères qui correspondent en général à une régularisation
Roger Mathieu Responsable de l'association "Droit Au Logement"
" Certains habitent ici depuis plus de 5 ans, leurs enfants vont à l'école depuis plus de 3 ans. Ce sont tous les critères qui correspondent en général à une régularisation qu'ils devraient avoir de plein droit," détaille Roger Mathieu, responsable de l'association " Droit Au Logement ".
Sollicitée, la Préfecture du Gard précise qu'elle a instruit les dossiers des titres de séjours des familles du squat. Tous ont fait l'objet de multiples rejets auprès des instances juridictionnelles, à savoir, le droit d'asile et droit de séjour en France. La préfète se rapprochera des associations, la semaine prochaine pour examiner au cas par cas les situations des familles.