Matchs présumés truqués à Nîmes : la justice sportive entre en scène

La justice sportive entre en scène, lundi et mardi, dans l'affaire des matches présumés truqués en Ligue 2, notamment au Nîmes Olympique, avec l'instruction du dossier par la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP).

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Ce sont des auditions hors-normes, délocalisées pour l'occasion au Pavillon Kléber à Paris, qui vont tenter de démêler le vrai du faux d'un scénario ressemblant à un mauvais polar, où se mélangent écoutes téléphoniques, enquêtes sur un cercle de jeux et méthodes dignes de "Pieds Nickelés".

Le Nîmes Olympique est au centre des soupçons puisque sept rencontres du club disputées la saison dernière sont concernées (CA Bastia-Nîmes, Nîmes-Istres, Dijon-Nîmes, Nîmes-Brest, Nîmes-Laval, Caen-Nîmes, Créteil-Nîmes).

Six personnes, dont Jean-Marc Conrad, ex-président de la formation gardoise, et Serge Kasparian, son principal actionnaire, ont été mises en examen pour corruption en novembre, lorsque l'affaire a éclaté.

La question est de savoir si les dirigeants gardois ont exercé ou non des pressions et proposé des arrangements à d'autres clubs dans le but d'éviter la relégation en National.

Des représentants des huit équipes concernées et pas moins de "34 dirigeants, entraîneurs, joueurs ou actionnaires actuels ou passés desdits clubs ou d'autres clubs" cités dans l'instruction sont convoqués, a précisé vendredi la LFP.

Les faits reprochés, qualifiés de "poison mortel" par le président de la Ligue Frédéric Thiriez, constituent une bombe à retardement sur le plan sportif puisque dans l'éventail des sanctions figurent la "rétrogradation en division inférieure", ou encore "l'exclusion ou refus d'engagement dans une compétition".

Pour les personnes physiques, les punitions vont "du rappel à l'ordre à la radiation, en passant par l'amende ou la suspension", d'après l'article 2 du règlement disciplinaire de la Fédération française de football.

La décision "sera rendue au plus tard le 23 mars", a indiqué la LFP.

Le match Caen-Nîmes du 13 mai 2014 (match en retard de la 28e journée de L2) a particulièrement retenu l'attention des enquêteurs. Le résultat (1-1) avait contenté les deux équipes, Caen montant ensuite en L1 tandis que Nîmes assurait son maintien. Jean-François Fortin, président du Stade Malherbe de Caen, fait partie des six mis en examen pour corruption.

Bouteilles de vin à la clef

Selon la LFP, l'instructeur François Jaspart, dont le rapport a été remis le 22 février à la commission de discipline, a fait réaliser "une expertise" de cette rencontre "par une société spécialisée", également "sollicitée dans l'affaire de la rencontre de handball Cesson-Montpellier présumée truquée" du 12 mai 2012.

D'après L'Equipe, l'expertise a mis au jour "une entente". "L'ensemble des éléments scientifiques (...) montre une carence volontaire significative du niveau de jeu des équipes du Stade Malherbe Caen et du Nîmes Olympique", écrivent les experts cités par le quotidien sportif.

"Ce type d'entente ne peut être le résultat de seuls faits de jeux mais résulte bien d'une concertation préalable d'avant match autour d'un scénario construit", peut-on lire encore.


Cette affaire, qui fait resurgir le spectre de VA-OM de 1993, est née à la faveur d'une toute autre enquête, celle sur le cercle de jeux Cadet dirigé par Serge Kasparian. Des écoutes téléphoniques, confirmées à l'AFP de source policière et dont Le Canard Enchaîné avait publié des retranscriptions, nourrissent les soupçons des enquêteurs.

Le jour du fameux match entre Caen et Nîmes, les deux présidents se sont téléphonés. Question de Fortin: "Toi c'est un point aussi (qu'il te faut ?)." Réponse de Conrad: "Ouais, il nous faut un point, voilà." Et Fortin de poursuivre: "Ben, si on n'est pas trop cons, hein ?"

Selon Le Canard, après le match, le président de Nîmes avait "fait déposer à la porte du vestiaire 24 cartons de 12 bouteilles de vin".
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