Des retenus du Centre de Rétention de Nîmes ont entamé une grève de la faim pour protester contre leurs conditions de vie. Certains ont bien un permis de séjour mais leur expulsion, quand même programmée, est la conséquence d'une condamnation. Une double peine selon les associations.
Depuis trois jours, une trentaine de personnes retenues au Centre de Rétention Administratif de Nîmes refusent les repas et les prises de température. L’une d’entre elles, diabétique, refuse même la prise d’insuline. Une action non violente pour protester contre un traitement "inhumain" selon eux.
"Pire qu’en maison d’arrêt"
Yves Carel, membre de RESF, le Réseau Education Sans Frontières, les a rencontrés ce mardi 2 juin "Les retenus m’ont décrit des locaux sales, la proximité dans les cellules sans mesures de protection contre le Covid-19, l’absence de cantine, de savon, de livres… ".Les retenus se disent prêts à accepter d’autres formes de contrôle : bracelets électroniques ou assignation à résidence par exemple.
Menacés d’expulsion malgré leurs titres de séjour
95 % d’entre eux ont été condamnés et ont passé parfois plusieurs années en centre pénitentiaire. Leur placement en rétention préfigure leur expulsion vers leur pays d’origine (Union européenne ou Magreb). Mais la fermeture actuelle des frontières ne permet pas encore leur éloignement.Ces conditions de détention avaient déjà été dénoncées en 2018 par la députée européenne à l'époque Virginie Rozière. Elle contestait le projet de loi asile et immigration discuté à l'Assemblée. Il prévoyait notamment de doubler la durée maximale de rétention.
L’association RESF demande un entretien en urgence avec le Préfet du Gard.