C'est fini ! Le Nîmes olympique quitte la ligue 1 après sa défaite face à Lyon (2-5). "C'est un gros gachis. Je suis triste pour les supporters," souffle le joueur Renaud Ripart. Les supporters savent que la dernière fois que le club a été relégué en 2ème division, il y est resté 25 ans.
L'équilibre était instable et Nîmes a fini par chuter, du mauvais côté: battu 5-2 par Lyon samedi, le club gardois va retrouver la Ligue 2 trois ans après sa montée dans l'élite et c'est une période d'incertitudes qui s'ouvre désormais pour les "Crocos". "On a 10% de chances de battre Lyon et de se maintenir", ne s'était pas caché samedi l'entraîneur Pascal Plancque. En ballotage défavorable depuis plusieurs semaines, Nîmes a finalement courbé l'échine après avoir longtemps et courageusement résisté.
Un gros gachis
L'arrivée de Plancque en janvier dernier, d'abord comme adjoint puis comme entraîneur principal, avait permis à un club "en situation d'urgence" de reprendre goût à la vie, d'accrocher des résultats en février et mars et d'y croire jusqu'au bout. Mais le retard accumulé par les Nîmois jusqu'à l'éviction de Jérôme Arpinon a pesé très lourd avec seulement 15 points pris lors des 23 premiers matches. "C'est un gros gachis pour cette équipe avec de la qualité. On ne descend pas sur les derniers matches mais sur l'ensemble de la saison. Je suis triste pour les supporters. Quand on a quinze points mi-février, c'est compliqué", s'est désolé Renaud Ripart dimanche soir au micro de Canal+.
On n'a pas pris l'exigence de la L1. Le haut niveau, c'est la rigueur, la discipline
Pour expliquer les raisons de ce fiasco à la mi-saison, Arpinon avait mis en exergue "des leaders blessés qui n'ont pas toujours été là, d'autres en manque de repères". "On n'a pas pris non plus l'exigence de la L1. Le haut niveau, c'est la rigueur, la discipline. On ne se transcende pas assez, on joue peut-être avec le frein à main. On fait avec nos moyens, on s'accroche, mais on n'a pas de joueur à 25 millions, on est une petite cylindrée", avait ajouté Arpinon. Avec Plancque, l'effectif a tout de même montré qu'il avait le niveau, avec notamment une très bonne série de 10 points en quatre matches entre la 24e et la 27e journée ou un beau succès à Lille.
Le dossier formation
Mais Nîmes a aussi abandonné des points aux Costières lors de rencontres à sa portée (1-1 contre Strasbourg ou 2-2 face à Reims) et ils ont fini par manquer aux Crocodiles pour sauver leur peau malgré un dernier succès à Metz (3-0) il y a une semaine. Cet épilogue douloureux laisse naturellement des regrets, mais avec un budget low-cost, le plus petit de L1 (40 millions d'euros), il était compliqué de s'en sortir.
La saison dernière, Nîmes alors 18e et barragiste, avait profité de la suspension du championnat pour rester dans l'élite. Cette fois-ci, pas de miracle et l'avenir s'écrit désormais avec de nombreux points d'interrogation même si Pascal Plancque, en contrat jusqu'en 2022, devrait rester. Avec de nombreux joueurs en fin de contrat (Deaux, Landre, Roux, Alakouch...), l'effectif va être profondément chamboulé. Surtout, les ambitions du président Rani Assaf semblent assez floues.
Que va faire Rani Assaf ?
D'un côté, il rêve d'un nouveau stade de 15.000 places, accolé à un éco-quartier avec des bureaux et des résidences seniors et étudiantes, qui permettrait de générer de nouveaux revenus. De l'autre, il cherche à se délester du centre de formation qu'il juge insuffisamment rentable à un moment où la crise pèse sur les finances du club. Ce dossier est devenu depuis une dizaine de jours un vrai point de crispation entre toutes les parties prenantes, direction du club, municipalité, association Nîmes Olympique et groupes de supporters.
En début de saison, Assaf avait annoncé la couleur. "Je n'ai pas de compte à rendre à qui que ce soit. J'ai 80% du club, je fais ce que je veux au club, il faut que ce soit clair pour tout le monde", avait-il dit. Les supporters, eux, savent que la dernière fois que le club a été relégué en deuxième division, il y est resté 25 ans.