Soupçonné d'avoir attiré des jeunes en se faisant passer sur les réseaux sociaux pour une fille de 18 ans, le prêtre gardois mis en examen invoque une mission de prévention des dangers d'internet. C'est la ligne défendue par son avocat, ce vendredi après de nos confrères de l'AFP.
Le prêtre de 45 ans, mis en examen mercredi soir à Nîmes pour corruption de mineurs sur internet, affirme n'avoir pas eu "d'intention délictuelle" et avoir voulu au contraire prévenir des adolescents des "dangers d'internet". C'est ce qu'a déclaré ce vendredi son avocat à nos confères de l'AFP.
Egalement mis en examen pour chantage
Soupçonné d'avoir attiré des jeunes de 14 ans sur les réseaux sociaux en s'affichant comme une fille de 18 ans, ce prêtre, qui a été suspendu par le diocèse, est également mis en examen pour "chantage" et a été placé sous contrôle judiciaire.
"Le prêtre a avoué la matérialité des faits", a expliqué à l'AFP son avocat Baptiste Scherrer. "Il regrette et il est conscient qu'il est allé trop loin. Il affirme qu'il n'y a pas eu d'intention délictuelle dans ses agissements", poursuit le pénaliste nîmois.
L'avocat assure que les photos étaient immédiatement supprimées et que le prêtre informait alors les jeunes de son âge et de son sexe. "Le message de prévention aux adolescents était immédiatement délivré en insistant sur le caractère dangereux d'internet", ajoute Maître Scherrer."L'objectif consistait dans la prévention des dangers de l'internet, allant jusqu'à solliciter parfois, une photo dénudée pour mettre l'accent sur ce danger."
Le prêtre demandait des photos dénudées aux jeunes de 14 ans
Une enquête était ouverte depuis quelques mois après que trois jeunes adolescents ont expliqué avoir été attirés sur internet par un interlocuteur qui se présentait comme une fille de 18 ans. Les mineurs avaient fourni au prêtre des photos d'eux dénudés, pensant qu'ils allaient séduire la jeune fille en question.
Le prêtre est également suspecté d'avoir fait chanter un jeune en lui disant qu'il allait diffuser des images de lui dénudé sur les réseaux sociaux.
"Le chantage évoqué n'a pas été mis à exécution", souligne l'avocat. Le prêtre, qui encourt sept ans de prison, "n'a jamais rencontré physiquement ou parlé à ses jeunes interlocuteurs", relève encore son conseil.