Ce mardi 6 septembre 2022, la cour d'appel de Nîmes a jugé une aide-soignante pour homicide involontaire. En 2010, elle aurait inversé la distribution de médicaments de deux patientes entraînant la mort de l'une d'entre-elles.
Une aide-soignante a été reconnue coupable d'homicide involontaire ce mardi 6 septembre 2022 par la cour d'appel de Nîmes. Dispensée de peine, sa condamnation a été inscrite sur son casier judiciaire.
Les faits remontent au 31 août 2010. Alors âgée de 58 ans, la femme travaille dans l'Ehpad "Ma Maison" à Nîmes.
Une inversion de pilulier
Les patients de l'établissement de santé où travaillait l'aide-soignante prennent le repas dans le réfectoire le soir du drame. Suite à l'agitation suscitée par le malaise d'une résidente, la prévenue se trompe dans sa distribution de repas.
Posés sur son plateau, les mauvais médicaments sont ingérés par la victime de 89 ans. Elle décède le lendemain d'un œdème pulmonaire pour cause de surdosage médicamenteux.
Quelle responsabilité de l'établissement ?
L'avocate de la prévenue, Khadija Aoudia, réagit suite à la condamnation : "On a une accumulation de facteurs : un établissement qui accueille des personnes âgées, malades, avec un effectif relativement réduit. Avec des responsabilités données à des aides-soignantes alors qu'elles sont sous la responsabilité d'une infirmière. C'est des heures pas possibles, c'est la pressurisation des conditions de travail. Les responsabilités en cascade partent de la personne morale qu'est l'établissement."
Dans le procès, seule l'aide-soignante, aujourd'hui retraitée, a été mis en cause. Ni l'établissement ni l'infirmière en chef, chargée de l'administration médicamenteuse n'ont été jugés.