Anthony Cellier, député LREM de la 3e circonscription du Gard, a présenté ce mardi à l’Assemblée nationale un rapport sur les prix de l’énergie, particulière en hausse cet automne. Les conclusions sont sans appel : la dépendance de la France aux énergies fossiles ne peut plus durer.
84% des Français se disent préoccupés par leur consommation d’énergie et les dépenses qui en découlent, selon le baromètre du médiateur de l’énergie. Les tarifs réglementés du gaz connaissent une très forte hausse depuis le début de l'année 2021. Du côté du carburant, les automobilistes supportent une hausse d’environ 18 % des prix du gasoil et de l'essence sans plomb 95-E10, selon le ministère de l'Ecologie. Pour Anthony Cellier, député LREM de la 3e circonscription du Gard, cette situation critique indique une même urgence : décarboner l’économie française.
A l’origine de l’augmentation des prix, une forte dépendance aux énergies fossiles importées
Cette année, les prix du gaz ont augmenté de plus de 150% entre avril et octobre, conséquence d'une demande plus forte que la normale et d'une offre contrainte. Le fort rebond de l'économie mondiale et l'importante demande asiatique constituent deux des multiples facteurs de cette hausse. Du côté de l’offre, c’est notamment l’incapacité de la Norvège et de la Russie à augmenter leurs livraisons qui entre en jeu.
Or, la France importe 99 % de sa consommation de gaz naturel. Elle subit donc de plein fouet les variations de ces cours. Pour limiter l’impact de ces fluctuations sur les consommateurs, le Premier ministre Jean Castex a annoncé début octobre le gel de ces tarifs pendant les sept prochains mois, ainsi que l’octroi de "chèques énergie".
Anthony Cellier, député LREM, salue ces mesures de soutien conjoncturelles, mais pointe les causes structurelles de cette situation. "Les conséquences de cette crise auraient pu être colossales, pour les entreprises comme pour les particuliers. L’Etat s’est mobilisé pour les protéger, mais il faut maintenant tirer les leçons de cette situation."
C’est la première fois que le marché envoie un signal aussi clair sur la dépendance de l’Europe et de la France aux énergies fossiles. Auparavant, les sujets liés aux énergies et aux enjeux climatiques relevaient davantage d’une doctrine politique. Là, nous avons la preuve par le marché de la nécessité de décarboner notre système énergétique.
Anthony CellierDéputé LREM de la 3e circonscription du Gard
En effet, la neutralité carbone en 2050, inscrite dans les objectifs de l’Union Européenne, fait désormais relativement consensus. "On peut dire qu’il n’y a presque pas ou plus de climato-sceptiques dans la représentation nationale, mais on ne peut plus s’en tenir aux incantations", insiste Anthony Cellier.
Miser sur les énergies renouvelables et le parc nucléaire
Dans son rapport co-écrit avec Marie-Noëlle Battistel, députée de l’Isère, Anthony Cellier émet donc "14 recommandations pour limiter l’impact de la hausse et préparer l’avenir". Pour le député gardois, il s’agit d'électrifier la majorité de nos usages de l’énergie, ce qui implique d'en produire davantage. Pour ce faire, il préconise notamment de redoubler d’effort dans les investissements dans les énergies renouvelables et l’énergie nucléaire. "Nous devons miser sur le parc nucléaire français existant, et à venir", précise-t-il. Lors de son allocution du 9 novembre, Emmanuel Macron avait en effet annoncé la construction de nouveaux réacteurs nucléaires.
"Cette situation n'est pas un épiphénomène. Elle est amenée à se reproduire si nous ne changeons pas le modèle énergétique de la France", alerte Anthony Cellier.
Ces événements vont s'intensifier, parallèlement à la crise climatique, dont l’expression est de plus en plus récurrente. Mon département, le Gard, subit les manifestations du changement climatiques de plus en plus fréquemment et intensément.
Anthony CellierDéputé de la 3e circonscription du Gard
"L’énergie n’est pas un bien de consommation classique. Elle est socialement primordiale", conclut le député.