"On a peur de tomber malade" : situation critique pour les mineurs non accompagnés dans le Gard, cinq fois plus nombreux en moins d'un an

Le nombre de mineurs non accompagnés a été multiplié par cinq depuis le mois de mars dans le Gard. Les dispositifs prévus arrivent "à saturation" et les personnes concernées voient leurs conditions de vie se dégrader.

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Ils sont de plus en plus nombreux chaque jour, à Nîmes, devant les bureaux de l'Aide sociale à l'enfance du conseil départemental du Gard. Le nombre de mineurs isolés a été multiplié par cinq depuis le mois de mars dans le département, selon les associations et la collectivité. La Coordination nîmoise des jeunes exilés en danger sonne l'alerte. 

Sur la soixantaine de jeunes présents ce jour-là, seuls quatre seront pris en charge et hébergés à l'hôtel, dans l'attente de leur évaluation de minorité. "Ils m'ont dit, si tu n'as pas ça, on ne te prend pas en charge", indique l'un d'entre eux à notre journaliste Alexandre Rozga. Il montre les photocopies de documents destinés à prouver sa minorité. 

Pour les autres, la vie se fait dans la rue ou dans les squats. Dans un ancien hammam, situé dans le quartier Valdegour, une centaine de personnes vivent sans chauffage ni électricité. Les vitres de ces anciens locaux commerciaux ont été murées. Un raccordement sauvage à l'eau potable a été mis en place. "On a peur de tomber malade", décrit l'une des personnes présente. 

"Depuis que l’on est arrivé ici, on souffre, même pour manger, c’est un problème", exprime Ahmed, exilé guinéen. Le restaurant solidaire de la Croix-Rouge est, pour lui, l'un des seuls endroit où il peut trouver de quoi se nourrir. "Ici, on ne nous aide pas, on est à la rue. Ce n'est pas la vie que l’on veut", regrette Jomandé, venu de Côte-d'Ivoire. 

"Le département est actuellement hors-la-loi"

Le département est actuellement hors la loi en ce qui concerne la mise à l’abri des mineurs, précise Line Del Percio, de l'Organisation non-gouvernementale Défense des enfants - International. Le quota de quatre personnes  par jour fait qu'il y a des jeunes qui se présentent plusieurs jours de suite, parfois jusqu'à trois semaines, et qui sont en situation de vulnérabilité et en danger".

Contacté, le département reconnaît une "saturation du dispositif". Il indique que le Gard suit aujourd'hui 368 mineurs accompagnés au titre de l'Aide sociale à l'enfance. Il précise que l'opérateur associatif l'Espelido, en charge de la mission, "ne peut absorber une augmentation aussi importante et soudaine". Un appel à projet "pour augmenter les capacités d'évaluation et de mise à l'abris" a été lancé. 

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