Paroles de réfugiés avant la Journée internationale des migrants : “Tous les matins des amis étaient arrêtés et mis en prison. On devait quitter notre pays”

Ce samedi 18 décembre se tient la Journée internationale des migrants. A Nîmes, le centre d’accueil des demandeurs d’asile Les Lucioles accompagne 110 personnes. Rencontre avec un couple turc ayant fui son pays en février 2020.

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En Turquie, lui était comptable dans une entreprise internationale. Elle, professeure de physique chimie. Mais il y a près de deux ans, en février 2020, ils ont tout quitté : leur situation, leur famille et leur pays.

Depuis 2013, il y a beaucoup de problèmes en Turquie. Politique, éducation, sécurité... Parce que le président veut que tous les citoyens partagent la même idée. Il a dit “Tu as une autre idée ? Ok tu es un terroriste.” C’est très risqué, nous avons peur.

Réfugiée turque

Un climat que voulaient fuir à tout prix le jeune couple : “Tous les matins, j’arrivais au travail et voyais aux informations que mes amis étaient arrêtés, mis en prison. Je me suis demandé quand cela allait m’arriver à moi, à nous. On devait quitter notre pays”, se souvient avec émoi l'époux.

Ils obtiennent le statut de réfugié politique

Un an et demi après leur arrivée en France, les deux trentenaires finissent par obtenir le statut de réfugié politique. De longs mois d’attente, rythmés par les différents confinements, qu’ils ont mis à profit pour suivre des cours de français. Ils se sont également investis dans de nombreuses associations comme le Secours catholique ou encore le Café d’Anaïs... “Nous avons rencontré beaucoup de personnes : les professeurs mais aussi d’autres réfugiés. C’est important pour nous d’aider les autres, c’est dans nos valeurs”, dit-elle. Son époux ajoute : “Pour notre intégration, pour se faire des amis, pour bien comprendre la culture française, maintenant notre vie est en France parce qu’on est protégés ici, en sécurité. Nous voulons vivre ensemble ici.”

Changer les regards

Dans toutes ses démarches, le couple est accompagné par l’équipe du centre d’accueil de demandeurs d’asiles (Cada) de Nîmes, qui leur a obtenu un appartement dans la ville. Ils sont aiguillés dans leur parcours par un travailleur social référent qui les épaule dans l’accès aux droits, à la santé ou encore dans les démarches administratives... Pour le directeur, il est aujourd’hui plus important que jamais de changer les regards sur ces personnes en situation de vulnérabilité.

Ma position est de rapprocher les gens. Ce sont des personnes dans un contexte particulier, dans un pays en état de guerre. Ils viennent demander la protection que leur pays ne peut leur donner. Ils sont là pour avoir une vie meilleure et être en sécurité au quotidien. Je pense qu’il faut simplement expliquer les choses pour que les peurs tombent.

Adil Eddarrar, directeur Cada La Luciole – Groupe SOS

Aujourd’hui, le couple est impatient de continuer à construire sa nouvelle vie en France. Tous deux espèrent reprendre le chemin du travail afin de trouver un appartement plus grand et fonder une famille. 

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