A Bernis dans le Gard, un poulain a pu retrouver sa maman jument et ses éleveurs 48 heures après avoir été kidnappé, grâce à la mobilisation des internautes sur les réseaux sociaux. Les propriétaires se réjouissent d’avoir retrouvé le jeune animal, mais dénoncent des vols à répétition sur leur exploitation.
Opus de Barrian a retrouvé sa maman. Et déjà, il cherche à téter. Le poulain vient de rentrer chez lui. Deux jours auparavant, il aurait été volé dans le champ d'une exploitation agricole à Bernis dans le Gard. En début de semaine, Mathieu Manetti et Emilie Munoz, les gérants de l’élevage et du domaine, ont découvert leur terrain "visité".
"Ils ont tiré les barbelés attachés là et ils les ont poussés par-derrière pour entrer", constate Mathieu Manetti. Pour les propriétaires de l'animal, pas de doute : il s'agit bien d'un vol.
Des propriétaires sous le choc
J’analyse tout et je me dis : le barrage, il n'y était pas, les piquets ils n'y étaient pas, le barbelé non plus. Et le pire, c’est que la jument ne cherchait pas son poulain. Si le poulain s'était échappé, elle l'aurait cherché, elle l'aurait appelé. Le poulain aussi.
Emilie Munoz, cogérante de l'Elevage du Petit Mas
Sur les réseaux sociaux, qui se sont fortement mobilisés pour retrouver le poulain, les éleveurs ont partagé la bonne nouvelle.
Mobilisation sur internet
Mais pendant 48 heures, l'inquiétude est restée à son comble. Car le poulain n’est pas encore sevré et ne se laisse pas approcher. Heureusement, deux jours plus tard, grâce aux internautes, un poulain errant est signalé à 30 kilomètres de l’exploitation.
Pour vérifier qu’il est bien celui recherché, la jument est amenée sur place. Et elle reconnaît tout de suite son petit. La suite, c'est Emilie Munoz qui la raconte :
"La jument met un coup de voix. Le poulain, qui était un peu plus loin, à 10 mètres de Mathieu, fait demi-tour et va directement vers elle. Il fait deux tours de la jument et il se met à téter. On s'est dit : aucun doute, c’est bien lui !"
Rebaptisé en souvenir
En souvenir de cette mésaventure le poulain sera rebaptisé O’Voleur de Barrian. Cette fois-ci l’histoire finit bien.
Vols à répétition
Sur le domaine viticole et arboricole, Mathieu Manetti dit subir des vols à répétition : filtres, clôtures, vannes d'irrigation pour un montant de 7000 euros l’année dernière. "On ne sait plus comment faire. On les met dans des boîtes, avec des cadenas, on les attache à des piquets. Rien n'y fait. Les voleurs viennent avec des tronçonneuses à batterie, des grosses tenailles et ils finissent toujours par réussir à partir avec" déplore-t-il.
En 2022, la gendarmerie a recensé 16000 vols et dégradations de biens agricoles en France.
Écrit avec Sixtine Boyer et Christophe Monteil.