Deux pompiers du Sdis de Nîmes ont été agressés à Marguerittes dans le Gard par une bande de jeunes lors d'une intervention en 2020. En première instance, les jeunes agresseurs ont écopé de 6 et 8 mois de prison avec sursis. En appel, les peines ont été alourdies.
Deux hommes âgès de 24 et 27 ans sont jugés en appel à Nîmes pour violences aggravées. En Juillet 2020, ils s'en étaient pris à des pompiers en intervention à Marguerittes dans le Gard. Ces derniers tentaient de sauver un chat, mort pendant l'intervention. Les pompiers avaient alors essuyé injures, coups, bousculades et jets de pierres de la part de la bande de jeunes.
Peu de temps après les faits, l'un des pompiers pris à parti nous avait raconté le déroulement de l'agression.
Il était 21h, la nuit tombait, on allait faire la reconnaissance pour trouver l’animal blessé, et là lorsque l'on est arrivé sur place, il y avait une quinzaine de jeunes avec l’animal blessé qui s’agitait au milieu. J’ai donné l’ordre à mon équipier de prendre le chat avec ses gants et sa veste pour se protéger. Mais le chat s’est agité, il est tombé et c’est là qu’il est décédé. D'un seul coup, les jeunes ont commencé à être violents, ils ont commencé par nous menacer verbalement, puis nous ont poussés en nous donnant des coups au niveau de la tête.
En première instance, les deux prévenus ont écopé de 6 et 8 mois de prison avec sursis. Des peines jugées trop clémentes par les hommes du feu qui avaient manifesté devant la prefecture de Nîmes en déposant leurs casques symboliquement. Le Sdis30 et le parquet de Nîmes avaient alors fait appel de cette décision.
"Ce n'était pas un guet-apens "
En première instance, l'avocat des prévenus avait plaidé un malentendu ayant conduit à ces violences, les jeunes ayant cru que les pompiers avaient causé la mort du chat. Aujourd'hui, les prévenus reconnaissent les insultes, quelques jets de pierres mais nient les violences. L'un des deux, plusieurs fois jugé pour violence en réunion, vol aggravé et détention de stupéfiants tente de minimiser la situation.
Je m'en suis pris aux pompiers suite à la mort du chat, mais je n'ai aucune haine contre les pompiers. Je les respecterai toute ma vie. On devait aller au parc et jouer à la pétanque et on se retrouve là. La mort d'un chat a pris des proportions énormes.
Ce mardi midi, les prévenus apparaissent agités et vindicatifs et se font rappeller à l'ordre par la présidente.
Vous vous étonnez des proportions de cette affaire alors que vous avez jetés des pierres sur les pompiers en intervention ! Vous êtes sur l'agressivité alors que vous devriez vous excuser.
Plus tard, leur avocat plaide en refusant l'amalgame avec des faits similaires et répétitifs dans certains quartiers de Nîmes.
Ce n'était pas un guet-apens !
Des pompiers traumatisés
De leurs côtés, les pompiers témoignent de la gravité des faits et de leurs traumatismes. L'un d'entre eux a été touché au torse et aux épaules.
J'ai été très choqué, je ne prenais plus trop de gardes et j'ai eu du mal à repartir en intervention.
" J'ai été très choqué de voir des réactions comme celle-là contre des pompiers en intervention" , ajoute la seconde victime.
L'avocat des parties civiles, Sdis et pompiers, renchérit en insistant sur la gravité des faits et leur répétition régulière à Nîmes.
A force de se faire agresser, de se prendre des crachats, on aura une crise de vocation des pompiers volontaires. Ces services de secours sont un bien admirable de notre société.
L'avocat général demande la confirmation des peines assortie d'un sursis probatoire de deux ans. Après délibéré, l'un des prévenus écope de 6 mois de prison avec sursis probatoire. L'autre de 8 mois de prison avec sursis probatoire pendant 2 ans. Tous deux doivent 1 000 euros chacun de dommages et intérêts ainsi que 500 euros au Sdis, obligation d'indemniser les parties civiles et interdiction d'entrer en contact avec elles.
Diffamation réseaux sociaux
Par ailleurs, des propos infondés, diffamants et injurieux envers les sapeurs- pompiers avaient été postés sur les réseaux sociaux, en particulier sur la page officielle de l’amicale du centre de secours de Marguerittes.
Le SDIS et l’amicale des sapeurs-pompiers de Marguerittes avaient immédiatement porté plainte auprès de la Gendarmerie.
L’auteure des faits comparaissait ce jeudi 04 mars 2021 devant le tribunal correctionnel de Nîmes.
Elle est condamnée à une amende de 1000€ avec sursis. De plus, les constitutions de partie civile du Sdis du Gard et de de l’amicale du centre de secours de Marguerittes sont recevables. A ce titre, la prévenue est condamnée à verser 500 € à chacune de ces parties, et à régler les frais de procédures.