En novembre 2022, il y a juste un an, un député LFI déposait une proposition de loi pour interdire la corrida. Résultat : une énorme vague médiatique pour un projet qui a fait "pschitt". Cette mise en lumière a même été bénéfique pour le monde taurin qui a vu le public revenir en force dans les arènes.
C'était le 24 novembre 2022 : face aux députés de l'Assemblée nationale, dans le vacarme et à la surprise générale, le député de la France Insoumise Aymeric Caron déposait les armes face à la corrida.
Ensevelie sous d'innombrables amendements, sa proposition de loi visant à l'abolir est retirée au dernier moment. Navré, le député LFI fustige l'obstruction des opposants mais promet une autre "proposition de loi transpartisane" sur le sujet.
Un an plus tard, dans le Gard, les "pro" comme les "anti-corrida" gardent de bons souvenirs de cette période pourtant très agitée.
Merci qui ?
"Merci Aymeric Caron ! Merci, car ce coup de projecteur sur la tauromachie était inédit. On n'a jamais eu autant de débats avec des contrepoints." souligne aujourd'hui Corentin Carpentier, le fondateur de l'association des Jeunes aficionados de Nîmes.
A la pointe du combat l'an dernier pour défendre son métier, le torero nîmois El Rafi a vu dans cet épisode l'occasion d'ouvrir le débat autour la tauromachie :
Qu'on puisse désormais parler de tauromachie à table sans que ça éveille de suite l’animosité des gens, c’est déjà un grand pas. Le plus important, c’est d'éveiller la curiosité, ce n'est pas d’aimer ou non la tauromachie.
Raphaël Raucoule « El Rafi », torero nîmois
Quelques mois plus tard, le public était venu en masse à la Feria de Pentecôte de Nîmes qui s’est déroulée fin mai. La ville annonçait un bilan " très satisfaisant" avec une fréquentation en hausse de 15 % par rapport à 2022.
Même phénomène dans de plus petites arènes - de deuxième et de troisième catégories - qui, elles aussi, semblent avoir profité de la vague médiatique, parfois sans aucune vedette à l'affiche.
Contre attaque en vue
Mais pour les "anti", ce n'est qu'un répit de courte durée accordé à la corrida.
D'une part parce que le député LFI Aymeric Caron a promis de revenir à la charge avec un autre projet de loi pour tenter de mettre fin à cette pratique qu'il juge barbare, et d'autre part, parce que ceux qui réclament l'abolition de ces spectacles taurins avec mise à mort, sont persuadés d'aller dans le sens de l'histoire.
"On est confiant dans l'avenir, on est là pour essayer d’accélérer l’histoire. En fait, la corrida va être amenée à disparaître dans les années qui viennent. On est juste là pour s’assurer que ça arrive le plus tôt possible et pour sauver un maximum de taureaux." affirme Cyril Vaucelle, du Comité Radicalement Anti-Corrida Europe.
Cette année, 98 corridas ont eu lieu en France. Soit 12 de moins qu'en 2019, avant la pandémie.