Au Grau-du-Roi, station balnéaire du Gard aux portes de la Camargue, il est de plus en plus difficile de trouver des saisonniers. Un jeune restaurateur a dû faire appel à sa famille pour ne pas mettre la clé sous la porte. Il recherche d'ailleurs activement un cuisinier depuis plusieurs mois.
Dans la famille Perez-Basciano, il y a… la grand-mère. A 90 ans, Jeanne n'a pas hésité à enfiler son tablier à nouveau, pour prêter main-forte en cuisine.
"Le matin, il me tarde de sortir, de venir aider. Et moi, cela me fait du bien de bouger plutôt que de rester à la maison. Tant que je suis autonome, je profite" affirme Jeanne, haut et fort.
Après la grand-mère, il y a la mère, Nicole, 70 ans. Elle et son mari sont sortis de leur retraite, également pour aider leur fils, Luis.
"On est là pour qu'il ne ferme pas. On l'accompagne...".
Nicole, la maman de Luis.
Les générations défilent dans cette cuisine gardoise depuis 1978.
VOIR notre reportage au Grau-du-Roi.
Pas de candidat pour le poste de cuisinier
Malgré un salaire à 2.000 euros net par mois, les matinées libres et un jour de repos par semaine, l'offre d'emploi n'est toujours pas pourvue. Une situation qui désespère le petit-fils, Luis.
A 28 ans, il a repris les rênes de l'établissement familial en pleine pandémie. L'an dernier, déjà faute de saisonnier, il pouvait enchaîner jusqu'à 17 heures de travail chaque jour.
"C'est juste intenable ! Pour moi d'abord, mais aussi pour les personnes qui m'entourent. La fatigue et l'énervement prennent le pas sur l'accueil et les clients en pâtissent. Ce n'est pas bon pour l'entreprise".
Luis Perez, restaurateur au Grau-du-Roi.
Si l'offre d'emploi n'est toujours pas pourvue d'ici à l'été, le jeune patron sera contraint de fermer l'établissement le matin et de compter encore sur sa famille.
"Je vais encore contraindre mes parents. Ils ont pourtant bien mérité leur retraite après plus de 40 ans à travailler. Ils ont passé l'âge de refaire une saison" se désole le jeune entrepreneur.
Au Grau-du-Roi, l'un des freins principal à l'embauche, c'est la pénurie de logements à prix raisonnables pour les saisonniers. Pour endiguer le problème, le camping de l'Espiguette va mettre à disposition 30 à 40 mobil-homes pour les employés saisonniers… mais à l'été 2023.