Depuis les émeutes qui avaient secoué Nîmes en août 2023, des médiateurs vont au contact des jeunes des quartiers prioritaires de la ville. Après un an de test, le dispositif a été étendu et reconduit pour une année.
À la sortie des classes, des médiateurs attendent les élèves devant le collège Jules Verne du quartier Pissevin à Nîmes. Le but : aller à la rencontre des jeunes et discuter avec eux des problématiques qu’ils rencontrent. Depuis un peu plus d’un an, l’association Humanîmes tente de créer du lien avec les enfants et les adolescents du quartier.
Quelques semaines après la mort de Fayed, un enfant de dix ans tué dans une fusillade au mois d’août 2023, le Conseil départemental et régional avait débloqué des fonds pour recruter des médiateurs.
"Une présence d’adulte, c’est très important”
Pour Ahmed El-Hanbali, président de l’association, il est nécessaire “d’aller rencontrer les jeunes là où ils se trouvent, aux horaires où ils se trouvent”. C’est pour cela que Humanîmes travaille tard le soir, et est présent à la sortie des établissements. “Être aux abords des écoles, c'est apporter une continuité éducative. Si ça se passe mal devant le collège, ça se passera mal aussi pendant les cours, ça se passera mal dans les activités sportives et culturelles”, explique le médiateur.
Le but, c'était d’avoir une certaine forme d’apaisement aux abords des établissements.
Ahmed El-HanbaliPrésident d'Huma'Nîmes
La meilleure manière d’encadrer ces jeunes, c’est avant tout de bien les connaître. Islam Taissoumov est médiateur, mais il vit également dans l'un des quartiers de la ville : “la plupart des enfants, je connais leurs grands frères, leurs parents donc ça facilite le travail. On les côtoie au quotidien ces enfants”, souligne le jeune homme.
Les médiateurs ne travaillent pas qu’avec les collégiens, ils ont plusieurs missions : “le plus souvent, on est sollicité pour aider les jeunes à trouver un travail, les accompagner dans leurs démarches. Il y a aussi beaucoup de problèmes liés à la drogue”, détaille Bilel El-Meftah qui travaille pour l’association. “L’important, c'est de faire comprendre aux jeunes qu’on est là pour eux. On est aussi dans une démarche de prévention, être une source d’apaisement”, précise-t-il.
Aujourd’hui, ils sont six à sillonner les quartiers de la ville. Après un an, le projet a finalement été étendu et reconduit pour une année supplémentaire.