Adeline s'était jurée de sauver son "Gamin", un ancien cheval de course, gravement blessé au jarret. La jeune femme a remué ciel et terre pour trouver les fonds nécessaires à l'opération. Sa persévérance a payé : dix mois plus tard, le cheval de sept ans galope à nouveau dans son pré, au nord de Nîmes. Une belle histoire d'amour et de solidarité.
Aujourd'hui, quand elle filme "Gamin" avec son téléphone en train de faire le fou et de sauter au-dessus d'un tas de bois, Adeline est partagée entre le rire et larmes : la joie de le voir retrouver toutes ses capacités mais la peur qu'il glisse sur le sol et les rochers mouillés de pluie et qu'il se fasse mal, encore.
Cette Gardoise fait partie des amoureux inconditionnels des chevaux. Lorsque nous l'avions rencontrée en février 2023, elle en possédait sept au total.
Dernier d'une tribu qui vit en liberté dans un pré au nord de Nîmes, Gamin de la Butaie s'est blessé à peine arrivé chez Adeline. Une vilaine fracture à la patte arrière gauche.
Pour cette Gardoise, qui a noué tout de suite un lien très fort avec cet ancien trotteur, il était hors de question de baisser les bras, malgré la lourde facture vétérinaire qui s'annonçait.
Plus de 16 000 euros de frais de vétérinaire
"Il avait le jarret ouvert plein de sang, j'ai compris que la jambe était cassée...Je me suis dit : va falloir se battre ! Je n'ai pas lâché l'affaire parce que je ne voyais pas ma vie sans lui", affirmait cette salariée du secteur hospitalier, l'hiver dernier.
L’opération était loin d’être gagnée, le pronostic vital de Gamin est resté longtemps engagé. Mais son mental a pris le dessus : "Ce qui l'a sauvé, c'est aussi son caractère têtu et une formidable envie de vivre", expliquait à l'époque l'une des vétérinaires qui l'a pris, lors du tournage de notre magazine "Enquêtes de région" sur les fous d'animaux diffusés sur France 3 Occitanie.
Cette fracture mal placée et infectée a nécessité près de deux mois d’hospitalisation dans une clinique spécialisée des Bouches du Rhône avec chirurgie, broche, plâtre et soins intensifs.
Sa propriétaire s'est démenée pour trouver de quoi payer la facture de la clinique et les soins de suite, multipliant les appels à l’aide dans la presse locale et sur les réseaux sociaux : la fondation Brigitte Bardot lui a répondu, ainsi que de généreux particuliers.
L'une d'entre eux, qui avait entendu sa détresse sur les ondes de France Bleu Gard Lozère, est même devenue une amie :
Elizabeth, une dame de 70 ans qui vit maintenant en Normandie, m'a beaucoup aidée et elle est devenue comme la marraine de Gamin. Désormais, je la considère comme un membre de ma famille.
Adeline, propriétaire de "Gamin"
Rentré à la maison au printemps dernier, ce trotteur de sept ans n’était pas encore sorti d’affaire : il a dû cicatriser, lutter pour vaincre son infection pendant de longs mois et reprendre du muscle.
Aujourd'hui, ce cheval à la crinière blonde semble enfin sauvé et gambade comme un poulain dans son parc, pour la plus grande joie d'Adeline, ravie de le voir exprimer sa vitalité : "C'était compliqué, mais cela valait le coup !" conclut-elle dans un sourire.