"Le glyphosate non cancérogène" : la déclaration du sénateur de Haute-Garonne, Pierre Médevielle, suscite la polémique

Une étude qui évoque le glyphosate va être remise à l'Assemblée ce jeudi 16 mai. D'après le sénateur UDI de Haute-Garonne Pierre Médevielle qui a travaillé sur l'étude, rien ne prouve que ce produit soit un cancérogène probable. Une conclusion hâtive selon le député LREM Cédric Villani.

Nouveau rebondissement dans la polémique sur le glyphosate. 
Des députés LREM contestent les conclusions "personnelles" du sénateur de Haute-Garonne Pierre Médevielle.
Le parlementaire UDI a en effet déclaré récemment que "le glyphosate est moins cancérogène que la viande rouge".

Une enquête de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) doit être remise jeudi 16 mai à la commission des Affaires économiques de l'Assemblée. D'après ce rapport, selon Pierre Médevielle, rien ne prouve que le glyphosate est cancérogène.

Cette déclaration a fait bondir de nombreux élus y compris dans les rangs de La République En Marche.
Cédric Villani, député LREM, affirme que le sénateur Médevielle "s'est exprimé prématurément et contribue à ajouter de l'huile sur le feu". 
"Vous ne lirez pas cela dans le rapport", a expliqué Cédric Villani à nos confères de France Info.  Cédric Villani a également participé à cette enquête. Il est premier vice président de l'OPECST. "C'est la conclusion que tire Pierre Médevielle à titre personnel", a-t-il ajouté.
 

"Ça fait hurler les marchands de peur"

Le sénateur UDI de Haute-Garonne Pierre Médevielle a participé à cette enquête. Pour lui, la peur des effets du glyphosate développée ces dernières années est une véritable "névrose" :

Nous n'avons aujourd'hui aucune étude scientifique prouvant la moindre cancérogénicité du glyphosate, classé d'ailleurs par l'OMS comme cancérogène peu probable.

En 2016, le glyphosate avait en effet été déclassé par l'OMS dans les cancérogène "improbables". Seul le Centre International de Recherche contre le Cancer (CIRC) classe la substance comme cancérogène probable. Pour le sénateur, le glyphosate est moins cancérogène que la charcuterie ou la viande rouge, et toute cette polémique relève du "buzz" :

Ça fait hurler les marchands de peur qui vivent sur ce buzz, surfent dessus. Mais il n'y a aucune preuve scientifique qui le prouve.


Défense des lobbyes ?

Mais un autre son de cloche résonne du côté d'Europe Écologie les Verts (EELV). En Aveyron, le militant Guy Pezet voit cette enquête d'un oeil circonspect :

Moi je suis sceptique [...] l'UDI dans la campagne européenne est le parti qui défend le plus ce qu'on peut appeler le lobbye "classique" de l'agriculture...

Après les récentes révélations du Monde sur un fichier de deux cents noms récupérés par Monsanto pour savoir qui appuierait l'utilisation du glyphosate datant de fin 2016, la méfiance envers les lobbyes n'a fait qu'augmenter.
 

Dans son programme l'UDI souhaite "financer la recherche de produits de substitution au glyphosate et au cuivre", notamment en augmentant les budgets européens liés à la recherche agronomique. Aucune volonté d'interdiction du glyphosate n'est mentionnée.

Pour sa part, Guy Pezet défend une interdiction pure est simple de la substance et propose d'évoluer vers une agriculture bio et locale "avec même l'objectif de pratiquement 100% de cultures biologiques pour 2050". Il reste convaincu que le glyphosate est cancérogène et met en avant les différents procès gagnés par des agriculteurs contre Monsanto ou Bayer.
 

Du glyphosate dans les urines

Enfin, Dominique Masset, porte-parole des Faucheurs Volontaires, a vivement réagit à cette annonce dans la Dépêche :

Énormément d'études scientifiques démontrent la dangerosité de la molécule. Il faut que les élus nous expliquent pourquoi les agriculteurs exposés massivement à ces produits peuvent invoquer une maladie professionnelle.

Avec son collectif, il avait lancé en juin 2018 la première campagne de dépistage du glyphosate dans les urines en Ariège. Suite aux analyses, une centaine de personnes avait porté plainte. Pareil à Toulouse en février 2019, où 45 plaintes ont été déposées. 
 



 

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