Le député socialiste de la Haute-Garonne, Gérard Bapt dénonce ce mardi, à quelques heures du vote définitif du budget 2017, la "grave" suppression de la taxe caféine qui visait les boissons énergisantes.
Le député socialiste de Haute-Garonne, Gérard Bapt, avait longtemps bataillé pour instaurer ce prélèvement d'un euro par litre pour les boissons contenant plus de 220 milligrammes de caféine par litre. La taxe caféine sur les boissons énergisantes a été supprimée vendredi contre l'avis du gouvernement, lors de la nouvelle lecture du projet de loi de finances. Elle ne peut pas être réintroduite en lecture définitive ce mardi dans l'hémicycle."Furieux", Gérard Bapt, médecin cardiologue de profession et membre de la commission des affaires sociales juge cette suppression "grave" car la mise en place de cette taxe avait été "un succès de santé publique puisque les producteurs de ces boissons avaient diminué le taux de caféine". Il y voit aujourd'hui une influence du "lobby cafetier" et espère désormais "que les producteurs de ces boissons ne rehausseront pas le taux de caféine".
Une taxe qui aura rapporté beaucoup moins d'argent que prévu
A l'initiative du député PS Razzy Hammadi, ex-rapporteur d'une mission d'information ayant préconisé une remise à plat de la fiscalité des produits agroalimentaires, la commission des Finances, puis l'Assemblée en séance publique ont supprimé cette taxe. "Voilà quelques années, le législateur a décidé d'instaurer une taxe sur les boissons énergisantes, et il a eu raison de le faire, car ces boissons ne sont pas saines (...) L'un des critères pris en compte par cette fiscalité était une teneur en caféine supérieure aux besoins -220 milligrammes- dans une boisson qui n'était pas du café. Or, dans les années qui ont suivi, tous les fabricants de boissons énergisantes ont réduit la teneur en caféine de celles-ci, pour la porter au-dessous de 220 milligrammes, de telle sorte que nous avons taxé les cafés à emporter, ce qui n'était pas l'objectif du législateur, et tout cela pour un rendement inférieur à 3 millions d'euros", a plaidé Razzy Hammadi vendredi soir.Selon les prévisions initiales du gouvernement, cette taxe caféine devait initialement rapporter 60 millions d'euros par an. Mais les fabricants de boissons énergisantes avaient dans l'ensemble abaissé la teneur de leurs boissons en caféine pour passer sous le seuil fatal et éviter de la payer.
Le secrétaire d'Etat au Budget, Christian Eckert, pour qui cette taxe "qui visait à changer les comportements (...) a été efficace", a objecté que "le risque existe que, si nous la supprimions, réapparaissent des produits présentant des teneurs en caféine supérieures au raisonnable".
"Et dire qu'on s'est embêtés pendant deux ans avec Red Bull!", s'est alors exclamé le député socialiste Gérard Sebaoun.