Avec une vidéo destinée à faire réagir, la Prévention routière a lancé ce week-end une nouvelle campagne destinée aux conducteurs de deux-roues. Avec leurs passagers, ils représentent seulement 1 à 2 % du trafic routier mais un quart des tués et près de la moitié des blessés graves.
Les conducteurs de deux-roues sont les plus vulnérables sur la route et ils n'ont pas toujours conscience du danger. Selon la Sécurité routière, un excès de confiance est souvent à l'origine des accidents. Elle a lancé ce week-end une nouvelle campagne de sensibilisation avec une vidéo choc. Ce film intitulé "Perte de contrôle" s'attache à montrer l'impact ravageur de l'accident, qui va toucher le conducteur mais frapper aussi tous ses proches, en une violente "onde de choc". Il se conclue par ces mots : "à moto, le plus grand danger, c'est de penser qu'il n'y en a pas".En 2015, 768 personnes ont été tuées en France et 11.000 blessées gravement à deux-roues motorisés. Des accidents survenus essentiellement "lorsque le motard se sent en confiance, de jour, par beau temps et en rase campagne", souligne la Sécurité routière, qui diffuse ce film à la télévision et sur les réseaux sociaux et a aussi lancé deux spots radio.
A vitesse égale, une distance de freinage plus longue pour une moto que pour une voiture
"Pour contrer l'idée reçue selon laquelle une moto freine sur une distance plus courte qu'une voiture à la même vitesse", la Sécurité routière dévoile les résultats d'une étude du Cerema, un centre d'études et d'expertise sur les risques, et de l'Utac-Ceram (Union technique de l'automobile, du motocycle et du cycle). Cette étude, qui se base sur des comparaisons entre une moto Yamaha MT07 et une Renault Clio, révèle "un temps de perception-réaction identique entre le motard et le conducteur de la voiture pour le freinage d'urgence", mais "une distance de freinage plus longue pour la moto: 3 mètres à 50 km/h et 7,5 m à 90 km/h".
La Sécurité routière relève par ailleurs que les excès de vitesse des motocyclistes "sont plus nombreux chez les jeunes (entre 18 et 25 ans) et les quinquagénaires", les plus jeunes commettant "les plus grands excès de vitesse".
De son côté, l'association Motards en colère pointe depuis de très nombreuses années le mobilier urbain et notamment les glissières de sécurité qui aggravent bien souvent les accidents.
Voyez le reportage en Haute-Garonne de Cécile Fréchinos et Mathilde Laban :