1918 : quand Toulouse pleure ses morts et construit son avenir

En 1918, la ville rose, comme tout le reste du pays, pleure ses morts (près de 4 000).  En tant que ville éloignée du front, Toulouse est intacte mais elle doit penser à la reconversion de ses industries de guerre. 

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Près de 4 000 tués pendant la guerre


A l'approche du centenaire de l'armistice mettant fin à la première guerre mondiale, Toulouse se souvient et commémore l'événement.

Le 11 novembre 1918, les Toulousains célèbrent comme il se doit la fin de cette guerre ignoble, qui ne devait durer que "quelques semaines". Partout, les citoyens laissent éclater leur joie, atténuée par le fait qu'il faudra attendre encore de longs mois pour voir le retour des rescapés. Et célébrer les morts. 
Ce sera fait le 9 août 1919, au retour des soldats du 17ème Corps d'Armée. Un cénotaphe (monument funéraire sans corps) est alors dressé place du Capitole.

En quatre années d'horreur, Toulouse a perdu 3 898 de ses enfants, partis au front. Au cimetière Salonique, un gigantesque mausolée est érigé pour honorer leur mémoire. Les blessés, les mutilés sont tout aussi nombreux.
En Haute-Garonne, ce sont près de 13 000 hommes qui ne reviennent pas. 
 

Une ville de l'arrière qui se développe


Ville de "l'arrière", Toulouse n'a pas souffert de la guerre dans sa physionomie. Pourtant, elle n'est plus la même qu'en 1914. Même si elle n'a pas à se reconstruire, elle doit penser à son avenir car ses industries sont désormais étroitement liées à l'armement.

L'Etat en effet y a développé une grande industrie de fabrication de poudre et de munitions. Des quartiers entiers ont été mobilisés à l'Arsenal, la Cartoucherie et la Poudrerie, sur la rive gauche de la Garonne.
Cette expansion a suscité des initiatives dans le domaine de la production de matériel militaire. C'est le cas de Pierre-Georges Latécoère qui, en 1917, installe ses usines de construction aéronautique dans le quartier de Montaudran.

Fin 1918, il faut donc réfléchir à la reconversion de ces industries de guerre. 

Latécoère, dès mai 1918, fournit son premier avion à l'armée française. C'est le premier chapitre de la longue histoire aéronautique de Toulouse.

Quant à la Poudrerie, l'Etat, là encore, décide de la reconvertir - en partie - en usine d'engrais. Grâce au brevet de fabrication de l'ammoniaque livré par l'Allemagne, l'Office National Industriel de l'Azote (ONIA) sort de terre en pleine campagne. 

Enfin, Toulouse, véritable ville-hôpital entre 1914 et 1918, accueille de nombreux blessés du front car les hôpitaux proches du front sont rapidement débordés. Se développe donc dans la ville rose un certain savoir-faire en matière de médecine de guerre et d'organisation des politiques de santé publique.

Santé, aéronautique, industrie : trois pôles qui feront rapidement de Toulouse une ville incontournable. 

100 ans après, le souvenir


Cent ans après l'armistice, la ville se souvient. Une exposition organisée par les Archives municipales de Toulouse, et ouverte du 24 octobre au 18 novembre 2018, est visible à la salle des ventes du Crédit municipal. Grâce à une tablette mise à leur disposition, les visiteurs peuvent partir à la recherche de leurs ancêtres. A partir du nom, ils ont accès aux date et lieu de naissance, de décès, au régiment et grade. 

 
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