2 ans de prison ferme pour l'homme qui avait menacé le consul de Tunisie avec une arme à Toulouse

L'homme voulait alerter sur sa situation familiale. Il avait menacé le consul dans son bureau avec une arme. Il a été condamné lundi à 2 ans de prison ferme. 

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Un Tunisien de 34 ans a été condamné lundi à Toulouse à quatre ans de prison, dont deux ferme, pour avoir menacé avec une arme à feu le consul de Tunisie.

Le prévenu était présenté en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel pour "violences volontaires avec armes" et"dégradations".

Selon les éléments lus à l'audience, il s'était rendu vendredi en fin de matinée au consulat à Toulouse, avait présenté son passeport et demandé à être reçu par le consul pour parler d'une "affaire d'Etat".

Arrivé dans son bureau, il avait verrouillé la porte, sorti un revolver chargé de calibre 7mm et menacé le diplomate, expliquant qu'il voulait retrouver ses enfants, placés dans un foyer en Italie. Au bout d'une dizaine de minutes, des employés consulaires étaient entrés par une seconde porte et l'avait désarmé, selon leurs témoignages.

"Je lui ai remis l'arme, je suis allé ouvrir la porte", a contesté le prévenu dans le box par l'intermédiaire d'une traductrice, affirmant avoir trouvé l'arme "sur un chantier où [il] travaillait" quelques mois auparavant.

"Je voulais juste transmettre un message à tout le monde", a-t-il déclaré. "Je demande juste qu'on m'aide, je n'ai rien contre la France", a-t-il insisté.

Le trentenaire avait vécu plusieurs années avec sa femme et ses deux enfants en Italie, avant que le couple ne se sépare et que les enfants ne soient placés sous la responsabilité de l'Etat italien, pour des raisons inconnues.

Parti rejoindre de la famille à Toulouse, il avait été interpellé en 2013 car il était en situation irrégulière et avait été placé en centre de rétention (CRA). La Tunisie n'ayant pas délivré de laisser-passer dans les délais, il avait alors été remis en liberté.

Une expertise psychiatrique menée ce week-end a conclu à des "troubles de la personnalité", sans pour autant considérer son discernement comme aboli ou altéré, a indiqué le président du tribunal.

"Il n'est pas la victime, mais l'auteur de faits particulièrement graves qui auraient pu très mal se terminer", a estimé le parquet par la voix de Patrice Michel. "On ne règle pas comme cela ses problèmes par la force", a-t-il ajouté, requérant "deux à trois ans de prison ferme".

"C'est le dossier d'un homme qui se trompe de cible, de problème, d'interlocuteur, et d'Etat, qui se trompe de colère", a plaidé Me Nicolas Raynaud de Lage, avocat du prévenu. "Mais ce n'est pas le dossier d'un fanatique, d'un jusqu'au-boutiste. C'est le dossier de quelqu'un de désespéré".

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