Le 4 mars : journée mondiale contre l'obésité et de lutte contre les préjugés

Et si le 4 mars le regard de la société contre l'obésité changeait ? Changer les lignes, c'est l'objectif de cette journée d'actions et de sensibilisation, pour faire reconnaître l'obésité comme une maladie à part entière.

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A la clinique du Château de Vernhes de Bondigoux (31), Bruno-Marie Gonzalès vient faire un séjour de plusieurs semaines dans le service spécialisé dans le traitement de l'obésité morbide.

Lors de sa prise en charge, ce Toulousain de 55 ans affichait 320 kg sur la balance. Un poids qui l'avait totalement coupé du monde.

C'est une forme de suicide à long terme, vous n'avez plus envie de rien.

La première fois que Bruno-Marie a séjourné dans cette clinique spécialisée, il avait perdu 200 kg.
Quelques mois après il a rechuté plusieurs fois, jusqu'à stabiliser son poids à 180 kg aujourd'hui.

Heureusement qu'il y a des endroits comme celui-ci qui vous apprennent à nous aimer, confie t-il.

A 30 km de Toulouse, la clinique du Château de Vernhes accueille des patients souffrant d'obésité.
Bruno-Marie y fait deux séjours par an, et c'est lors de ces traitements qu'il reprend goût à la vie et à l'activité physique.

Un combat difficile contre la maladie et contre les préjugés

Bruno-Marie fait partie des 8 millions de Français souffrant d'obésité. C'est 17 % de la population.

L'obésité est une maladie parce que le corps ne fonctionne pas comme chez les gens normaux et elle est chronique parce qu'elle va durer toute la vie, affirme Patrick Ritz, Professeur en nutrition au CHU de Toulouse.

Une maladie chronique et multifactorielle

L'obésité est reconnue comme une maladie chronique par l'OMS (organisation Mondiale de la Santé) depuis 1997. Elle se définit comme un excès de masse grasse entrainant des complications et une altération de la qualité de vie. Si l'Italie ou la Grande-Bretagne reconnaissent l'obésité comme une maladie ce n'est pas encore le cas en France.

L'obésité ne s'explique pas uniquement par un seul facteur. De multiples causes génétiques, héréditaires, endocriniennes ou encore psychologiques peuvent être à l'origine de la formation excessive de graisses corporelles.
Le contexte social, la précarité, l'insécurité alimentaire influencent également l'obésité.
Selon la LCO, les chercheurs commencent à mieux comprendre les dysfonctionnements biologiques génétiques qui entretiennent la prise de poids et l'augmentation de la masse graisseuse. 
Aujourd’hui, on sait qu’il existe plus de 400 gènes liés au surpoids ou à l’obésité.

Depuis 2014, la Ligue Contre l'Obésité (LCO) lutte pour la reconnaissance de l'obésité comme une maladie à part entière et pour faire tomber les préjugés. 

Rétablir la vérité sur cette maladie

Dans la croyance populaire les idées reçues ont la vie dure car 62% des Français estiment que l'obésité prend sa source dans les mauvaises habitudes alimentaires et l'absence d'activité physique.

Selon la LCO, "les gouvernements successifs ont véhiculé l'idée que la quantité de nourriture ingérée et le manque de dépense énergétique constituent les seuls prédicateurs du gras coporel.
Les campagnes de communication "Manger moins bouger plus" n'ont pas démontré leur efficacité dans la lutte contre l'obésité mais pire encore, elles ont renforcé la culpabilité des personnes victimes de la maladie."

Victimes de "grossophobie"

Quand le regard des autres vous empêche de sortir, de bouger, le cercle vertueux est difficile à amorcer. 
Entre perte de confiance en soi et culpabilité, le quotidien des personnes obèses est un parcours avec handicaps.
Dans le travail, l'accès aux soins ou aux loisirs, les difficultés liées à l'excès de poids sont vécues comme un échec moral.

67% des Français pensent que perdre du poids est d'abord une question de volonté.

Le regard de la société doit changer. Le mercredi 4 mars, journée mondiale contre l'obésité donne l'occasion d'informer sur les causes de la maladie et donner la parole aux malades.

Le reportage de Julie Valin et Laurence Boffet :
 


 

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