Près de 400 personnes se sont rassemblées samedi soir à Toulouse pour exprimer leur indignation contre la tenue au même moment dans la ville rose d'un spectacle de Dieudonné, à l'appel du Crif et de la Licra.
Les manifestants se sont massés devant la préfecture à l'initiative du Conseil représentatif des institutions juives de France de Midi-Pyrénées et de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme. Les organisateurs avaient renoncé à la demande des autorités d'établir le contact avec les fans de Dieudonné dans la salle du Zénith où il se produisait samedi pour y livrer la version édulcorée de son spectacle.
Voir le reportage de Mathilde Laban et de Frédéric Desse :
Certains participants ont fait part de leur colère face à cette situation et le fait que le spectacle de Dieudonné ait été autorisé. "Il y en a assez", disaient
certains, évoquant une atmosphère déletère en France où leurs "enfants ont peur d'aller à l'école". "Je comprends la colère mais il y a des lois en France et nous les observons", leur a répondu Nicole Yardeni, présidente du Crif de Midi-Pyrénées. Elle a rappelé que la nouvelle version du spectacle du polémiste avait été interdit nulle part pour des raisons légales et a appelé les participants à peser sur les parlementaires pour faire changer la loi".
Les deux organisations avaient pris la décision d'aller au-devant de ces spectateurs, après la diffusion sur internet de la photo d'un homme faisant une "quenelle" devant l'école juive où Mohamed Merah a assassiné un enseignant et trois enfants juifs en mars 2012.
Dieudonné présente actuellement en tournée son spectacle "Asu Zoa", une version édulcorée de son one man show "le Mur" qui avait été interdit dans plusieurs villes françaises en raison de sa tonalité antisémite.
Aucun incident n'a été signalé aux entrées de la salle de spectacle samedi soir. Dans l'après-midi, 2.000 personnes avaient participé à Toulouse à une manifestation censée dénoncer les inscriptions homophobes et antisémites portées le weekend précédent sur plusieurs bâtiments du centre-ville. Au cours
de la manifestation, Nicole Yardeni a été prise à partie avec virulence par un petit groupe de manifestants, qui ont assimilé Crif et "fascistes".