La région Occitanie a présenté ce matin, le premier train hybride de France. Il partira sur Toulouse-Mazamet et Toulouse-Rodez, dès le mois de décembre et pourra aussi aller sur Montauban.
De prime abord, ce train ressemble à tous les autres. Mais dans son ventre se cache un nouveau moteur hybride, thermique/électrique. Un train innovant, tout premier du genre et précurseur d'une longue série. En circulation, il permettrait jusqu'à 20 % d'économie d'énergie. Et c'est à Tarbes que les équipes d'Alstom ont conçu cette traction électrique du futur.
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Il allie électricité et diesel
"La région Occitanie n’a pas le choix d’une technique. La région porte le mix énergétique et nous sommes aujourd’hui avec le train hybride, nous serons dans un an avec le train à piles, dans deux ans avec le train à hydrogène. La présidente Carole Delga a vraiment souhaité qu’il y ait l’ensemble des solutions qui soient proposées aux habitantes et aux habitants de la région", Jean-Luc Gibelin, vice-président du conseil régional en charge des mobilités et des transports.
Ce train hybride allie donc énergie électrique et diesel grâce notamment au remplacement de deux des quatre moteurs diesel traditionnels par deux batteries électriques de grande capacité. Elles seront refroidies par un climatiseur spécial, le tout allié à un convertisseur d’énergie innovant.
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Réduire l’empreinte carbone
"L’objectif, sur l’ensemble de la convention, c’est d’atteindre 40% de réduction du CO₂, le plus vite possible. Nous l’obtiendrons avec une augmentation de la fréquentation et les nouvelles technologies, dont fait partie ce train hybride. 40% c’est une vraie réduction et la région Occitanie c’est vraiment la région dans laquelle il va y avoir la totalité des propositions qui existent au plan national"
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Pas besoin d’acheter de nouveaux trains
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’achat de nouveaux trains n’est pas nécessaire. Une simple adaptation des trains existants par le remplacement des deux moteurs diesel par les deux ensembles électrique comprenant les batteries.
Un point positif puisque pour ce relooking pourrait toucher un très grand nombre de trains et de lignes de la région, et même dans la France entière. Des trains qui sont destinés à remplacer peu à peu les anciens modèles thermiques. En particulier sur les petites lignes régionales non électrifiées.
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Une durée de vie de 10 ans pour les batteries
Les batteries peuvent se recharger par la caténaire et pas récupération de l’énergie de freinage. Le recours aux batteries ne signifie pas une baisse des performances puisqu’il pourra atteindre une vitesse maximale de 160 km/h, comme les autres trains. Les batteries ont une durée de vie d’une dizaine d’années, produites non loin de Poitiers.
Au freinage, le taux de récupération de l'énergie qui sert à recharger les batteries culmine à plus de 90%. En fonction du parcours, cela permet une économie d'énergie de près de 20%.
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Un investissement
Ce projet a pu voir le jour grâce aux régions Occitanie, Nouvelle Aquitaine et Grand Est à hauteur de 3 M € chacune, et par la région Centre Val de Loire (250 000 €). SNCF et Alstom ont participé à hauteur de 3,8 M € chacun.
La mise en circulation commerciale de ce prototype interviendra dans quelques mois : dès la fin de l'année, les premiers trajets seront opérés entre Toulouse, Rodez et Mazamet. L’Établissement public de sécurité ferroviaire doit encore délivrer les autorisations nécessaires au transport des voyageurs. D'ici là, SNCF Voyageurs en profitera pour préparer la mise en opération de la rame sur les territoires.
Un premier pas vers le transport décarboné. En 2025, ce sont des trains à hydrogène, déjà présent en Allemagne, qui feront leur apparition sur nos lignes.